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L' Atelier des photographes du XIX siecle
16 janvier 2011

25 septembre 1904 - Les Calaisiens chez Dufayel

  • Les Galeries Dufayel avaient acquis, au début du vingtième siècle, une telle célébrité que lorsque des "provinciaux" visitaient la capitale, elles faisaient partie du circuit des monuments et curiosités!
    Ainsi, le 25 septembre 1904, 1200 Calaisiens, invités par les poissonniers des Halles, vinrent-ils s'y promener. Les femmes avaient mis leur fameux soleil, coiffe traditionnelle du Calaisis, et les hommes en vareuses, arboraient sur leur poitrine leurs médailles de sauveteurs...

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Midinettes et Matelottes Calaisiennes quittant le Marché Saint-Pierre à Montmartre le 25 septembre 1904

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Article paru dans LE JOURNAL du 26 Septembre 1904


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31 janvier 2011

Lille - Maison FROBERT

  • Lucien FROBERT - Lille
  • Enseigne : Photographie Au Charbon Spécialiste des Formats Mignonnettes
  • Début Activité : 1870 ( exerce encore en 1912 )
  • Adresse : 9 puis 10 Rue Esquermoise
  • Succursale à Ypres (Belgique) - 62 Rue de Lille

5 francs la Douzaine avec 4 poses differentes dans la meme douzaine.

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Ci dessous un agrandissement de la boutique de FROBERT (en bas à droite de la CPA)

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En 1947/49 sur un annuaire 'Ravet Anceau' il existe toujours au N° 10 un photographe, E. VERMESSE qui lui même a succédé au Ancien STUDIO CASSETTE.  

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Animation de la rue Esquermoise

Nord actualités télé - 22/08/1973 - 03min05s

L'animation de la rue Esquermoise révèle toute la richesse architecturale de cette rue du Vieux Lille, autrefois appelée rue d'Esquermes.

 


5 février 2011

Vinay - Alfred VOUREY

  • Alfred VOUREY - Vinay - Isère (1871-1964)
  • horloger-bijoutier et photographe - Un horloger-bijoutier a saisi la vie de la basse vallée de l'Isère au début du XXe siècle. Les sept cent cinquante plaques de verre d'Alfred Vourey dressent ainsi le portrait d'une population rurale entre 1900 et 1936 et laissent entrevoir l'essor de la photographie au sein de la vie locale. Un travail à découvrir au Grand Séchoir de Vinay.

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9 janvier 2011

Dufayel - Paris

  • DUFAYEL
  • Début Activité : 1900
  • Enseigne : Photographie des Grands Magasins
  • Adresse : Palais de la Nouveauté - Montmartre
  • Directeur : Francis Pierre Petit Fils

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Les Grands Magasins Dufayel sont un grand magasin parisien ouvert en 1856 boulevard Barbès à Paris sous l'appellation « Palais de la Nouveauté » par Jacques François Crespin. Repris au décès de son fondateur par un de ses employés Georges Dufayel, le grand magasin occupe des bâtiments monumentaux et se targue d'être l'établissement le plus important du monde dans sa catégorie à la veille de la Première guerre mondiale. Il ferme ses portes en 1930.

Les Grands Magasins Dufayel

Le magasin est spécialisé dans la vente à crédit d'articles d'ameublement et d'équipement de la maison. A la mort de son fondateur en 1888 le magasin est repris par Georges Dufayel. Entre 1874 et 1913 des bâtiments conçus par les architectes Alfred Le Bègue, Stephan Le Bègue (son fils) et Bernard Auguste Gustave Rives sont progressivement construits sur le quadrilatère d'un peu plus d'un hectare délimité par le boulevard Barbès, la rue de Clignancourt, la rue Christiani et la rue de Sofia. En 1892 l'entrée principale du magasin située au 26 rue de Clignancourt est aménagée de manière monumentale avec un fronton de Jules Dalou et des sculptures d'Alexandre Falguière. L'entrée est coiffée d'un dôme qui supporte un phare éclairant Paris. Pour attirer la clientèle le grand magasin comprend un théâtre de grande taille et un jardin d'hiver. En 1912 les Grands Magasins Dufayel emploient 15 000 personnes et se targuent d'être l'établissement le plus important de ce type dans le monde.

La reconversion des locaux

Georges Dufayel décède en 1916. Le grand magasin ferme ses portes en 1930. Après la Seconde guerre mondiale, la Banque Nationale de Paris (BNP) installe ses services centraux (6 000 personnes) dans les anciens bâtiments du grand magasin. Dans les années 1990 l'informatisation entraine une réduction de ces effectifs qui chutent à 1000 personnes. La banque, qui n'a plus besoin d'autant de locaux, lance un programme immobilier : les bâtiments sont remodelés et seules les façades sont conservées. En 2002 la banque occupe toujours les batiments donnant sur la rue de Sofia tandis que 280 logements sont commercialisé et plusieurs grands distributeurs occupent les batiments donnant sur le boulevard Barbès.

Source Wikipédia :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Grands_Magasins_Dufayel


20 février 2011

La Dentelle de Calais

La dentelle de Calais en chiffres

Hier…
1816 : implantation à Saint-Pierre du premier métier de dentelle par Webster, Clark et Bonington à l’angle de l’actuelle rue de Vic et du quai du Commerce.
1820 : 483 femmes dont 460 françaises occupées dans la dentelle.
1824 : à Saint-Pierre on dénombre 40 fabricants, 55 métiers, 137 ouvriers, 898 ouvrières. Production : 77 600 aunes.
1825 : premier métier construit à Calais mis en activité.
1827 : 170 métiers 1834 : 630 métiers à bras 1834 : 1585 métiers.
Production de tulle : 24 millions de francs.
1834 : Ferguson et Martyn adaptent le procédé jacquard (inventé par le mécanicien textile lyonnais Joseph Jacquard) au métier à tulle. On parvient à reproduire mécaniquement les dentelles en laine ou en soie au fuseau ou à l’aiguille du Puy, de Malines, Valenciennes, Venise, Alençon. 136 fabricants et 298 métiers.
1840 : adaptation de la machine à vapeur.
1844 : 52 fabricants, 210 métiers 1855 : 14 fabricants et 96 métiers à Calais. 135 fabricants et 606 métiers à St Pierre.
1861 : 720 métiers.
1870 : 939 métiers.
1880 : 1528 métiers.
1883 : 1920 métiers. 10.000 salariés mais on peut dire que tout Saint-Pierre vit de la dentelle.
1885 : crise.
Début du XXe : reprise.
1905 : 365 fabricants.
1909 : 569 fabricants, 2744 métiers. 31000 ouvriers et ouvrières.
1920 : 350 fabricants.
1930 : 320 fabricants.
1932 : 250 fabricants. Crise 1200 métiers disparaissent.
1937 : 180 fabricants.
1940-1945 : 319 métiers détruits.
Reprise 1950 : 6.600 travailleurs dans la dentelle.
1950 : Calais : premier centre dentellier du monde : 1200 tonnes de dentelles sont exportées (80% de la production).
1963 : 650 métiers Leavers en activité.

… Et aujourd’hui 6 grandes entreprises de fabrication à Calais: Boot, Brunet Dentelles, Codentel, Cosetex, Desseilles Internationale, Noyon-Dentelle et 8 entreprises de finition : Bellier, Berthe, Cartex, Fidentelle, Hurtrel, Lace Clipping, Mécadentelle, Textiles Bomy. 300 métiers Leavers à Calais 1.500 salariés

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5 mars 2011

Langlois Léon - Paris

  • Léon LANGLOIS - Paris
  • Début Activité : 1882
  • Enseigne : "Photographie de l' Eldorado"
  • adresse : 7 Boulevard de Strasbourg
  • Succursales : 7 Boulevard Saint Denis / 76 Boulavard Voltaire vers 1890
  • Vend à WALBOTT le 7 boulvard de Strasbourg
  • Successeur de Gerson SEE- http://laphotoduxix.canalblog.com/archives/see/index.html

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5 mars 2011

Panajou - Paris et Bordeaux

  • PANAJOU Frères - Fernand (1855-1926) et Rémy (mort en 1931)
  • Enseigne : "Panajou Frères"
  • Adresse Atelier : 6 et 8 Avenue de Tourny - Bordeaux
  • Succursales : 9 Rue Vital-Carles à Bordeaux en 1897-1898 / 50 Allées de Tourny (magasin) en 1898 et  20 et 22 Rue de Ménilmontant de 1885 à 1919 - Paris
  • Vend à Maurice SAUTIER (50 Allées de Tourny) en 1937 / Henry MAILLOT et Charles HEREAU succursale de paris en 1919 
  • Successeur de Xavier MERIEUX le 20/22 Rue de Ménilmontant en 1885 et de Henry Etienne PANAJOU au 8 allées de Tourny en 1890 - Bordeaux.
  • ils gèrent l' établissement et diffuse la "Gazette Photographique Amateur", ils editent en 1912 le "Manuel du photographe amateur" , collaborent avec Adolphe et Georges Giraudon pour une bibliothèque photographique. Appose le signe Maconnique au dos de ses Cartes.

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La magasin "PANAJOU" de nos jours au 50 Allées de Tourny - Bordeaux

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7 novembre 2015

Amiens - Herbert Philibert Charles Célestin

  • Philibert Charles Célestin HERBERT - Artiste Peintre Ancien Elève des Beaux Arts - Né à Liesse le 22/05/1829
  • Actif 1863 à 1898
  • Enseigne : Photographie D' Art
  • Adresse Beauvais : 7 Rue du lion Rampant - année 1860/1880
  • Adresse Amiens: 61 Rue de la République/Rabuissons vers 1887 jusque début XXème siècle
  • Succursales : Clermont de l' oise - Gourney - Méru - Breteuil - Granvilliers - Creil
  • Anicenne maison BOSCHER

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3 avril 2011

Lyon - Victoire

  • Victoire André (père) et Joseph (fils)
  • Fondé en 1850 par André et repris 1877 pour Joseph puis sa Veuve vers 1920
  • Adresse :4 Place St Nizier au 5ième et 22 Rue Saint Pierre au 1er (future Rue Paul Chenavard)
  • Photographe du Panthéon de l' ordre Impérial de la Légion d' honneur pour l' Ain et le Rhone.
  • Associé à ARAMBOURG vers 1880

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En 1897, la Maison Victoire fut sollicitée pour réaliser les albums souvenirs d’un voyage du président de la République, Félix Faure, à bord d’un bateau de la Compagnie générale de navigation, de la série des Gladiateur, qui descendait le fleuve de Lyon à Saint-Louis-du-Rhône. Pendant plusieurs années, la puissante compagnie fit ainsi appel aux services de la Maison Victoire pour immortaliser sa réussite industrielle : sa présence à l’Exposition universelle de 1900 et deux albums de voyage, En bateau-mouche sur la Saône et A bord du Missouri sur le Rhône, ont été illustrés de cette façon.


30 mai 2010

J TOURTIN Ainé

  • TOURTIN Joseph Ainé (né en 1825)
  • Début Activité : 1863 et fin en 1880
  • Adresse : 79 Rue de Rivoli, 10 Rue de Laval, 32-34 Rue Louis Le Grand "Pavillon de Hanovre" vers 1868 - Paris
  • Succursale : Boulevard Impérial - Le Havre
  • Vend à TISSIER rue Le Grand en 1880

Peintre et Créateur du Portrait Rembrandt-Carte , ne pas confondre avec la maison Emile Tourtin ( comme inscrit sur sa carte)

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13 novembre 2016

Dunkerque - Malfait

  • Clément MALFAIT - Artiste Peintre
  • Maison fondée en 1866
  • Début Activité 1866 à Debut XXème siècle
  • Adresse : 14 Bis Place du Palais de Justice - Maison Chivot puis 19 Rue du Sud - Dunkerque

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Recensement en 1906 du 19 Rue du SUD à Dunkerque 

Nom  Prénom      Parenté     Profession Origine Age Lieu Naiss.
   
  MALFAIT Clément chef photographe / patron France 66 moustier
  LELEU Adolphine femme sans profession France 65 saint omer
  MALFAIT Lucien enfant photographe France 31 dunkerque
  DECLERCQ Hélène sans parenté servante France 20 loon plage
10 avril 2011

Gallot - Paris

  • GALLOT Charles dit CHARLES - Paris
  • Début Activité : 1873 à 1899
  • Adresse : 1 Boulevard Beaumarchais - 19 Rue des Saussaies - 105 Rue de Belleville
  • Succursale : 3 Boulevard Bonne Nouvelle à Paris et à Granville (Manche)
  • Photographe des Gens de Lettres de l' Académie Française et de l' Académiedes Beaux Arts.

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10 avril 2011

Nevers - Lachambre

  • Abel LACHAMBRE Officier d' Académie - Nevers
  • Enseigne : Photographie Nivernaise et Photographie de l' Etablissement Thermal (St Honoré)
  • Maison Fondé en 1873
  • Adresse Nevers : 28 Avenue de la Gare de fin 1873 à 1900
  • Adresse Decize : Place du Champ de Foire ou Place des Halles de 1878 à fin 1899
  • Succursales à LA MACHINE années 1880 / Saint Honoré Les Bains vers 1880-90 / LA CHARITE sur Loire à partir 1895
  • Ouverture en Saison à Saint Honoré les bains de Mai à Septembre

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23 avril 2011

Le Mans - Tesson

  • Charles. TESSON  
    • Né le 9 octobre 1848 - Rouen
    • Décédé le 13 juin 1918 - Nanterre
  • Actif 1898 à 1933 - Candidat aux élections législatives de 1893.
  • Début Activité : 1884/1888 sur Le Mans
  • Adresse Rouen : 8, rue Croix Verte vers 1898  puis Tesson Photo, 7 ou 8 rue du halage (année 30)
  • Adresse Le Mans : 7 / 5 Ter Rue de la Préfecture 
  • Adresse SEEZ (Orne) : Rue Patin

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23 avril 2011

Les Ministres

  • Les Ministres par DISDERI dans les années 1850

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Jules Baroche

baroche.jpgMinistre présidant le Conseil d'Etat le 30 décembre 1852, ministre sans portefeuille le 3 décembre 1860, ministre de la Justice et des Cultes le 23 juin 1863.
Né à Paris le 18 novembre 1802, mort à Jersey le 29 octobre 1870.

Issu d'une famille de petits boutiquiers, mais ayant un oncle notaire, Pierre Jules Baroche, après son baccalauréat obtenu en 1820, travailla comme clerc chez un avoué, puis reprit ses études et devint avocat en 1823. Il acquit peu à peu une certaine notoriété dans des procès commerciaux et financiers et plaida à plusieurs reprises devant la Cour des pairs, en particulier en juillet 1847 comme défenseur du général Cubières, pair de France, ancien ministre, dans la fameuse affaire de corruption où Teste était également impliqué. Il s'était vainement présenté aux élections législatives en 1840, dans la Seine-et-Oise, puis à nouveau en 1842 et 1846. Il réussit enfin, en novembre 1847, avec le soutien de l'opposition dynastique et des radicaux, à conquérir un siège de député dans la Charente-Inférieure. Il s'associa à la lutte finale contre le ministère Guizot et contribua à sa chute.
Rallié sincèrement à la République, il représenta le même département à l'Assemblée constituante de 1848, puis fut réélu en mai 1849. Il y exerça une influence grandissante, prenant de plus en plus souvent la parole, pour soutenir la politique de reprise en main du pays menée par Cavaignac (pour lequel il semble avoir voté lors de l'élection présidentielle) puis par Odilon Barrot. Parallèlement nommé, en décembre 1848, procureur général près la cour d'appel de Paris, il seconda le gouvernement dans l'épuration de la magistrature et dans la lutte contre l'agitation montagnarde, requérant notamment dans des procès de presse, et en Haute Cour contre les accusés des journées du 15 mai 1848 et du 13 juin 1849. Il poursuivit son oeuvre de répression politique au ministère de l'Intérieur, qu'il occupa du 15 mars 1850 au 24 janvier 1851. Choisi pour sa fermeté et ses talents oratoires, il défendit devant l'Assemblée tous les projets restrictifs des libertés de presse, de réunion et d'association votés à cette époque, ainsi que la loi du 31 mai 1850 restreignant le suffrage universel (à l'élaboration de laquelle il avait d'ailleurs peu participé). Dévoué au Prince-président dans lequel il voyait un principe d'autorité et un rempart contre la subversion sociale, il le soutint contre les attaques de la majorité, tout en souhaitant une réconciliation entre eux (il tenta notamment d'empêcher la destitution de Changarnier mais s'y résigna finalement). Ecarté du ministère pendant les premiers mois de 1851, il revint au gouvernement le 10 avril, comme ministre des Affaires étrangères, mais dut démissionner le 14 octobre. Il était en effet, en désaccord avec Louis-Napoléon qui était décidé à abroger la loi du 31 mai, dont Baroche avait déclaré : "c'est le drapeau du gouvernement dont j'ai l'honneur de faire partie".
Il ne participa pas au coup d'Etat mais s'y rallia et contribua à la rédaction de la Constitution du 14 janvier 1852. Vice-président de la Commission consultative, puis du Conseil d'Etat (dont le président de la République était le président), il en devint le président le 30 décembre 1852, après le rétablissement de l'Empire. A ce poste, où il resta plus de dix ans, il jouait un rôle déterminant dans le processus d'élaboration des lois, en raison des attributions de ce corps sous le second Empire (rédaction des projets ; examen en dernier ressort des amendements proposés par les députés ; défense, au nom des ministres, des projets et de la politique du gouvernement devant les deux Assemblées), et aussi du fait qu'il siégeait au Conseil des ministres. Il était le principal orateur du gouvernement pendant tout l'Empire autoritaire. Pinard disait de lui un peu plus tard : "De telles situations, occupées avec éclat pendant une longue période, donnaient à M. Baroche une grande influence. Au Conseil (des ministres), il était très écouté ; à la tribune, il discutait avec clarté et avec ampleur, toujours maître de lui et n'irritant jamais. Sa puissance dans les débats publics était plutôt le raisonnement que l'éloquence. On peut ajouter que la modération de son esprit ajoutait à l'autorité de sa parole. Il aimait à entretenir avec tous des relations affables et à aider quiconque s'adressait à lui. S'il rencontrait des adversaires sur le terrain politique, il n'y trouvait pas d'ennemis." Il menait enfin le Conseil d'Etat avec autorité et fermeté, y faisant toujours triompher ses vues. Plus qu'un homme d'Etat, toutefois, Baroche était un avocat d'affaires plaidant la cause du gouvernement avec, selon l'ambassadeur d'Autriche, "une rare facilité à s'emparer des matières les plus hétérogènes, de les étudier et de les approfondir", et sachant convaincre, en professionnel talentueux et efficace. En 1860, face au développement d'une double opposition, et s'engageant dans une évolution libérale du régime (vote d'une adresse en particulier), Napoléon III étoffa la représentation gouvernementale devant les deux Assemblées en nommant trois ministres sans portefeuille. Baroche, à partir du 3 décembre, porta ce titre tout restant président du Conseil d'Etat ; mais il passa au second rang dans les débats législatifs, derrière Billault, plus apte que lui aux grandes luttes politiques. Lors du remaniement du 23 juin 1863, il devint à contrecoeur, ministre de la Justice et des Cultes ; et le 20 octobre, il entra au Sénat (auquel il n'avait pu être nommé jusque-là pour cause d'incompatibilité avec ses fonctions au Conseil d'Etat). Ces nominations apparurent aux contemporains comme une demi-retraite ; son épouse nota d'ailleurs dans son journal : "M. Baroche va se reposer au ministère de la Justice (...) de la mission brillante mais lourde qu'il remplissait depuis douze ans devant les Chambres et au Conseil d'Etat." Pendant six ans pourtant, il y accomplit une oeuvre importante. Il prit ses fonctions à un moment où les relations entre la France et le Saint-Siège, donc entre l'Empire et le clergé, étaient fortement assombries, au lendemain de l'unité italienne, par la question de l'intégrité de l'Etat pontifical. Catholique sincère, mais favorable à la liberté de conscience et à la soumission de l'Eglise à l'autorité de l'Etat, il mena une politique de stricte application du Concordat et des articles organiques. Nommant systématiquement des évêques gallicans et "amis de l'Empereur", il s'opposa à la publication de l'encyclique Quanta Cura et du Syllabus qui condamnaient les principes de 1789, à l'extension de la liturgie romaine dans le diocèse de Lyon, et protégea les évêques des empiètements de Rome. Ferme quant au fond, mais disposé aux ménagements dans la forme et aux bonnes manières dans les questions de détail, il atteignit à peu près le but qu'il s'était fixé : "Je croirais avoir bien mérité de l'Eglise, du pays et de l'Empereur, si je pouvais contribuer à un rapprochement que l'ignorance, les malentendus et les passions étroites peuvent seuls empêcher ou retarder." Mais s'il sut reconquérir les sympathies du haut clergé, il ne put empêcher le développement de l'ultramontanisme dans le bas clergé ni dans l'opinion catholique ; et il fut souvent en conflit avec le pape. Plutôt favorable aux protestants libéraux, mais en contradiction sur ce point avec ses collègues du gouvernement appartenant à la religion réformée, il maintint à peu près la neutralité de l'Etat dans leur conflit avec les protestants orthodoxes. Quoique convaincu que la rigueur des lois n'était plus aussi nécessaire qu'au lendemain de la révolution de 1848, il était hostile à l'octroi de libertés politiques plus larges ; mais vouant à l'Empereur une admiration et une confiance totales, il se résigna à l'évolution libérale voulue par celui-ci. Il en était de même pour les réformes judiciaires, dans lesquelles il voyait cependant un dérivatif aux revendications politiques. A partir de 1867, il reparut devant le Corps législatif, en raison d'une réforme constitutionnelle qui permettait de nouveau à certains ministres de défendre eux-mêmes leur politique. Ainsi il fut, une fois encore, plus l’exécutant ou l'avocat que l'initiateur des importantes lois qui ont marqué son ministère en autorisant les coalitions, permettant la liberté provisoire avec ou sans caution, même en matière criminelle, supprimant la contrainte par corps, libérant la presse, et rétablissant dans une certaine mesure le droit de réunion. En raison de l'agitation croissante, à laquelle il lui appartenait de faire face comme ministre de la Justice (par exemple dans l'affaire Baudin), sa popularité fut entamée et, après les élections de 1869, il fut sacrifié, comme Rouher : Napoléon III l'écarta du ministère lors du remaniement du 17 juillet. Celui-ci songea à lui pour la présidence du Sénat, rendue vacante par la mort de Troplong, comme il l'avait fait en 1865, à la mort de Morny, pour la présidence du Corps législatif. Mais il lui préféra finalement Rouher. C'est donc comme simple sénateur, resté cependant membre du Conseil privé, qu'il prit la parole à plusieurs reprises au cours de l'année 1870, d'abord résigné à l'expérience du ministère Ollivier puis, après le plébiscite, impatient de sa chute et d'un retour des vrais fidèles au pouvoir. Il ne survécut pas à la chute de l'Empire.

Francis Choisel in Dictionnaire du second Empire, dir. J. Tulard, Fayard.


Le duc de Morny

morny1.JPGMinistre de l'Intérieur du 2 décembre 1851 au 22 janvier 1852.
Né à Saint-Maurice (Suisse) le 17 septembre 1811, mort à Paris le 10 mars 1865. (Sa naissance fut déclarée le 22 octobre 1811 à Paris sous le nom de Demorny. Il prit lui-même l'appellation de comte de Morny en 1832 et fut fait duc par Napoléon III en 1862).

Fils naturel de la reine Hortense et du général comte de Flahaut, Charles Auguste de Morny était le demi-frère de Napoléon III par sa mère et le petit-fils de Talleyrand par son père. Député en 1842, à l'âge de 31 ans, il soutint Guizot jusqu'à sa chute puis, ayant fait la connaissance de Louis-Napoléon en 1849, il y attacha sa fortune. Etant l'un des principaux instigateurs et organisateurs du coup d'Etat, il vint prendre possession du ministère de l'Intérieur le 2 décembre au matin, seul et tranquillement, après avoir passé la soirée à l'Opéra et la nuit au Jockey-Club. Responsable du maintien de l'ordre pendant ces journées décisives, en liaison avec le préfet de police et avec le ministre de la Guerre, il exerça ses fonctions sans se départir de son humour désinvolte, et surveilla le déroulement du complot avec le plus parfait sang-froid. Cynique et sans scrupule, intraitable avec les chefs de la gauche, brutal avec l'agitation de la rue, il peut être tenu pour le principal responsable du sang qui coula en cette occasion et qui aurait pu être épargné, ainsi que de la dureté des mesures d'exception qui permirent la répression en province dans les semaines qui suivirent. En revanche, tout en s'assurant dans un premier temps de la personne des principaux chefs du parti de l'Ordre, il les ménagea autant que possible et les relâcha rapidement, préparant ainsi le ralliement de la plupart d'entre eux au nouveau régime, à l'occasion du plébiscite. Dans le même but, il propagea une interprétation conservatrice du coup d'Etat, pourtant réalisé contre l'Assemblée monarchiste, en développant la thèse du "péril rouge" et de la "jacquerie" : "Monsieur le Préfet, vous venez de traverser quelques jours d'épreuve : vous venez de soutenir en 1851 la guerre sociale qui devait éclater en 1852. Vous avez dû la reconnaître à son caractère d'incendie et d'assassinat. Si vous avez triomphé des ennemis de la société, c'est qu'ils ont été pris à l'improviste et que vous avez été secondé par les honnêtes gens." En vue du plébiscite, il demanda à l'Administration de peser de tout son poids sur l'opinion : "Dans le combat qui commencera bientôt, l'appareil de l'Etat ne peut pas rester impartial et inactif. Les fonctionnaires qui le représentent doivent déployer toute leur énergie pour prouver la supériorité de ses conceptions politiques." C'est dans le même esprit qu'il s'engagea dans la préparation des élections législatives, inaugurant le système des "candidatures officielles". Il s'attacha à faire désigner au Corps législatif des hommes "entourés de l'estime publique", ayant "fait fortune par le travail, l'industrie ou l'agriculture", "amélioré le sort des ouvriers" et "fait un noble usage de son bien", plutôt que des hommes politiques issus des anciens partis. Mais il n'eut pas le temps de mener à terme cette action, ayant démissionné, comme plusieurs de ses collègues, pour protester contre la nationalisation, par Louis-Napoléon, des biens de la famille d'Orléans. Celui-ci n'en fut pas mécontent, car il commençait à trouver un peu encombrant son demi-frère, qui avait de plus en plus tendance à se comporter comme son mentor, ne cachait plus sa parenté avec lui et tentait même de lui arracher sa légitimation. Sa disgrâce ne dura guère. Réélu dans le Puy-de-Dôme, il ne tarda pas à devenir président du Corps législatif (1854) où il se fit l'artisan d'une évolution sagement libérale du régime, tout en menant la vie qui avait toujours été la sienne, celle d'un homme d'affaires avisé, frivole et mondain, ne reculant pas devant les opérations financières douteuses. Tel il mourut en 1865.

Francis Choisel in Le Dictionnaire des Ministres, Perrin, 1990, dir. B. Yvert.


Eugène Rouher

rouher3.jpgMinistre de la Justice du 31 octobre 1849 au 24 janvier 1851, du 10 avril au 26 octobre 1851 et du 3 décembre 1851 au 22 janvier 1852. Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics du 3 février 1855 au 23 juin 1863 (avec l'intérim de l'Algérie et des Colonies du 7 au 24 mars 1859). Ministre présidant le Conseil d'Etat du 23 juin au 18 octobre 1863. Ministre d'Etat du 18 octobre 1863 au 17 juillet 1869 (avec le portefeuille des Finances du 20 janvier au 13 novembre 1867).
Né à Riom (Puy-de-Dôme) le 30 novembre 1814, mort à Paris le 3 février 1884.

Petit-fils de notaire, fils d'avoué, Eugène Rouher après un passage, comme boursier, à l'Ecole navale, s'orienta vers des études de droit et devint un des avocats d'affaires les plus réputés de Riom. Il échoua, comme candidat guizotin, aux élections législatives de 1846, mais fut élu deux ans plus tard à l'Assemblée constituante, comme républicain du lendemain, avec une profession de foi dans le ton du jour, mais contre la liste des républicains de la veille. Il appuya la politique conservatrice, vota en décembre pour Cavaignac et fut réélu en 1849 sur la liste du parti de l'Ordre. Rapidement rallié à la politique de l'Elysée, probablement recommandé à Louis-Napoléon par Morny, son collègue du Puy-de-Dôme, il reçut le portefeuille de la Justice le 31 octobre 1849, et, jusqu'à l'arrivée de Baroche, fut l'orateur principal du ministère. Il avait alors 35 ans. Il défendit avec vigueur et conviction la politique de reprise en main du pays après la tourmente révolutionnaire, et y participa en utilisant les procureurs pour obtenir d'eux des rapports mensuels sur "la situation morale et politique du département", qui devaient l'informer en particulier sur "les menées sourdes ou apparentes des partis" ; en ordonnant de nombreuses poursuites contre la presse montagnarde ; en faisant voter la loi de juillet 1850 sur la presse, dirigée contre "ces mauvais imprimés que l'on répand à bas prix dans les villes et dans les campagnes où ils propagent les préjugés, entretiennent les erreurs, excitent les passions et corrompent la conscience publique" ; en organisant la déportation pour les prisonniers politiques (en remplacement de la peine de mort, abolie en 1848 pour ce type de délits). Et il fit scandale lorsqu'il dévoila à la tribune le fond de sa pensée en s'exclamant : "ce grand ébranlement social produit par le 24 février (...) que je considérerai toujours, moi, comme une véritable catastrophe". Lorsque le Président et l'Assemblée furent en conflit ouvert, il répugna à rompre avec le parti de l'Ordre. Renversé le 19 janvier 1851, il retrouva son portefeuille le 10 avril mais l'abandonna le 26 octobre : il resta étranger au coup d'Etat, dans lequel il ne souhaitait pas se compromettre. Le 2 décembre, il alla même jusqu'à dégager complètement sa responsabilité en écrivant au directeur de l'Imprimerie nationale : "J'apprends par voie indirecte que des documents portant ma signature sont transmis pour être envoyés en province. Je suis entièrement étranger à ces actes et vous prie de ne pas y maintenir ma signature." On a d'ailleurs dit de lui plus tard qu'il "n'était pas de nature aventureuse, ni héroïque ; il savait profiter des audaces, non courir des risques". Il fut néanmoins nommé une nouvelle fois au ministère de la Justice, le lendemain, et accepta. Il participa alors à la répression en déférant les agitateurs aux tribunaux, en révoquant de nombreux juges de paix ; et il eut une part essentielle dans la rédaction de la Constitution de janvier 1852. Mais la confiscation des biens de la famille d'Orléans entraîna sa démission. Sa carrière se poursuivit alors au Conseil d'Etat dont il devint vice-président lorsque Baroche en fut nommé président. A la tête de la section de législation, de la Justice et des Affaires étrangères, il continua à avoir une influence importante dans la rédaction des projets judiciaires et dans leur défense au Corps législatif.
En 1855 s'ouvrit une nouvelle phase de sa vie politique : pendant huit ans, il allait, au ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, avoir en charge l'économie française, conjointement avec le ministère des Finances. Il avoua par la suite : "Je n'étais point arrivé au ministère du Commerce avec des idées préconçues ; j'étais étranger aux matières auxquelles j'allais me consacrer. (...) Je n'ai point étudié les questions économiques dans les livres de théories." Mais, s'il était novice en ces matières, c'était un homme de dossiers, disposant d'une énorme puissance de travail, ce qui lui permit de devenir rapidement un des plus remarquables ministres "techniciens" du second Empire et d'accomplir une oeuvre grande et durable.
Il s'attacha dans tous les domaines à développer la prospérité, à favoriser les nouveautés et le progrès. Son passage au ministère fut marqué par une loi encourageant le drainage, par l'assainissement de la Brenne, des Dombes, de la Sologne, par le boisement des Landes, par de nombreux travaux d'endiguement des fleuves et des cours d'eau (après les inondations de 1856), par des travaux dans les ports, par la création d'assurances mutuelles contre la grêle et la mortalité du bétail. Il contribua au remarquable essor des chemins de fer, commencé depuis le début du règne, veillant avec une attention scrupuleuse aux intérêts du contribuable et à ceux des usagers ; c'est sous son administration que furent signées les conventions de 1857 qui répartissaient le réseau français entre six compagnies. Convaincu des vertus de la liberté économique et de la concurrence, il s'attacha à alléger la tutelle de l'Etat sur les sociétés anonymes en créant le S.A.R.L., décréta la liberté d ela boulangerie et, surtout, mena une politique commerciale résolument libre-échangiste, dont il resta jusqu'à la fin de sa vie l'avocat convaincu et zélé : il commença par supprimer progressivement les prohibitions, notamment pour l'entrée des matières premières, suspendu puis supprima l'échelle mobile sur les céréales, élargit le système des admissions temporaires, et fut le principal négociateur du traité de commerce de 1860 avec la Grande-Bretagne, dont MM. Chevalier et Cobden avaient eu l'initiative, et qui, préparé dans le plus grand secret, fut qualifié par les protectionnistes de "coup d'Etat douanier" ; il le compléta par des conventions douanières avec la Belgique, le Zollverein, l'Italie.
Napoléon III songea autour de 1860 à lui confier de nouvelles responsabilités. Il le fit entrer au conseil privé, lui proposa en novembre 1860 un poste de ministre sans portefeuille puis, en octobre 1862, le ministère de l'Intérieur. Rouher préféra rester au ministère des Travaux publics mais accepta finalement, dans le remaniement de 1863, la présidence du Conseil d'Etat puis, à la mort de Billault, quelques mois plus tard, le ministère d'Etat. Il eut alors en charge la défense au Corps législatif de l'ensemble de la politique gouvernementale. Il déploya dans ces fonctions tout son talent d'avocat. Les contemporains le décrivent comme "légèrement gêné par un reste de prononciation d'Auvergne" mais "orateur de premier ordre". "Excellant à résumer d'une vigoureuse synthèse l'opinion de ses adversaires", "flattant la majorité (bonapartiste) à son endroit sensible, en se collant à elle, en lui prouvant qu'elle était perdue si elle le perdait", "ayant une largeur d'aperçus, une sûreté de connaissance, une vigueur méthodique, une aisance puissante, une clarté d'exposition et une force de démonstration qui ont été rarement égalées", "il s'entendait admirablement à enlever le vote de la majorité par un de ces mouvements d'éloquence dont il a le secret". Ce qu'un homme de la rue résumait ainsi : "Il n'y en a pas un à la Chambre pour lui fermer le bec. Il a de la poigne et de la gueule et il les tient tous dans sa main."
Ses fonctions, comme son talent, l'amenèrent à prendre peu à peu de l'ascendant sur les autres ministres. Censé défendre leur politique, il s'imposa d'abord comme leur conseiller puis comme un véritable Premier ministre les dirigeant, disposant de la confiance totale de l'Empereur, et exprimant sa pensée. Il plaça des hommes à lui aux rouages importants de l'Etat et dans certains journaux, se constituant ainsi une clientèle et une presse fidèles. On parla alors à son sujet de "vice-empereur", de "grand vizir" ou de "rouhernement". Pendant six ans il personnifia la politique impériale. En matière internationale, il était dans le secret des combinaisons de Napoléon III ; partisan de la politique des nationalités, peu attaché au pouvoir temporel du pape en Italie, voyant sans crainte la croissance de la Prusse en Allemagne, il était fermement attaché à la paix, souhaitait le désarmement et la réduction des crédits militaires, et conseillait en toute occasion les attitudes de conciliation. A l'intérieur, de tempérament autoritaire, il freinait les réformes libérales engagées par Napoléon III. En janvier 1867, il ne put empêcher l'annonce de nouvelles libertés, qu'il avait déconseillées, et auxquelles il continua à s'opposer ; mais, en dépit d'une manoeuvre de Walewski et des partisans de l'évolution, il resta à son poste et reçut même en sus le portefeuille des Finances (Fould, malade, avait démissionné et ne voulait pas que son vieil adversaire, Magne, lui succédât). La double charge étant trop lourde, Rouher abandonna d'ailleurs ce portefeuille quelques mois plus tard. Concentrant toutes les attaques sur sa personne à une époque difficile pour l'Empire (surtout après 1867), il devint la cible de la presse et dut déployer des efforts de plus en plus grands face à un Corps législatif de plus en plus remuant, et sur lequel Thiers, réapparu en 1863, lui disputait l'ascendant (oppositions à l'expédition du Mexique, à la politique italienne, à la loi Niel, au libre-échange, critiques des autoritaires contre les concessions libérales, des libéraux sur la lenteur des réformes, attaques contre la faiblesse face à la politique prussienne, etc.). "Rouher est un avocat fort habile, disait le prince Napoléon, mais ce n'est pas un homme d'Etat. Toute son attention se concentre sur les moyens d'atténuer les difficultés. On vit ainsi au jour le jour." Et Persigny : "Tout le péril vient de deux hommes (Rouher et Baroche) qui personnifient l'impopularité dont le gouvernement de Napoléon III est frappé aux yeux d'une partie du public, dont le public est fatigué, ennuyé, presque honteux, de deux hommes (...) qui représentent précisément le système mesquin, bourgeois, de petites roueries (certains disaient rouheries), de petits expédients sans foi, sans conviction, sans moralité, sans grandeur, qui caractérisait le gouvernement de Louis-Philippe." Déjà, lorsqu'il était avocat à Riom, on avait pu dire : "Certains prétendent qu'il supplée à une notable insuffisance dans l'argumentation proprement juridique par des talents de procédurier et par l'art de la dissertation." Ceux qui l'accusaient de s'accrocher au pouvoir ajoutaient : "Qu'il prenne garde d'être le Guizot de la situation."
Les élections de 1869 furent pour lui un échec, en ce qu'elles confirmaient la nécessité d'une évolution libérale. Après avoir lu le message de Napoléon III du 12 juillet annonçant un nouveau pas dans la voie des réformes, il démissionna, déclarant en conseil : "Je suis fatigué, écoeuré des attaques, des injures dont je suis accablé depuis longtemps. Il y a six ans que je suis sur la brèche ; il faut que je m'éloigne ; sans cela on dira encore que je veux escamoter le message comme j'ai escamoté la lettre impériale du 19 janvier 1867." Nommé aussitôt président du Sénat, il garda un rôle de premier plan mais affecta de ne pas gêner la tâche de ses successeurs.
Après la chute de l'Empire, étant rentré à l'Assemblée nationale en 1872, il fut jusqu'en 1881 le véritable chef du groupe parlementaire bonapartiste, plaidant à chaque occasion la cause de l'Empire déchu et vilipendé, et travaillant sans relâche à une restauration impériale. Il reconquit là l'estime de ceux-mêmes qui, parmi les bonapartistes, l'avaient critiqué quand il était tout-puissant, tel Maupas : "Autant la critique est permise sur les actes de l'ancien ministre d'Etat, pendant son passage aux affaires, autant le respect se commande pour le sujet fidèle qui consacrait à ses souverains déchus jusqu'aux derniers restes de ses forces, jusqu'aux dernières heures de sa vie."

Francis Choisel in Le dictionnaire des ministres, Perrin, dir. B. Yvert.


Le comte Colonna Walewski

walewski4.jpgFils de Napoléon Ier et de Marie Laczynska, Florian Alexandre Joseph Colonna Walewski naît au château de Walewice (Pologne) le 4 mai 1810. Le comte Athanase Walewski, époux de Marie et staroste de Wareck reconnaît l'enfant par patriotisme et par souci de préserver les apparences. Néanmoins dès le 5 mai 1812 l'Empereur confère à Alexandre le titre de comte et constitue en sa faveur un majorat destiné à le mettre à l'abri du besoin. Après annulation de son mariage, Marie vient vivre avec son fils à Paris puis épouse en 1816 le comte Philippe Antoine d'Ornano. De cette seconde union naît Rodolphe d'Ornano. En décembre 1817, Alexandre perd sa mère. Un oncle qui a servi comme lieutenant-colonel dans les armées impériales devient son tuteur.
Successivement élève des Jésuites de Varsovie, d'une institution genevoise puis de l'Université de Varsovie, le jeune comte est soumis à une étroite surveillance par l'occupant russe. En 1827, il parvient à tromper la vigilance de la police et vient s'installer en France. Si le gouvernement Villèle est fort embarrassé par le fils de "l'usurpateur", il a le courage de refuser son extradition. Alexandre fréquente avec assiduité les salons. En 1828, il est l'un des premiers adhérents du Cercle de l'Union. En décembre 1830, il est chargé par Sébastiani, ministre des Affaires étrangères de Louis-Philippe d'une mission secrète auprès des insurgés polonais. Arrêté en Prusse, il parvient à s'échapper et s'acquitte de sa tâche. Il s'engage ensuite dans l'armée polonaise et ne tarde pas à être nommé capitaine et aide de camp du généralissime. Il reçoit la croix d'officier de l'ordre militaire de Pologne sur le champ de bataille de Grochow. Le gouvernement insurrectionnel l'envoie en mission en Angleterre. Après l'échec du soulèvement, Alexandre est de retour à Paris en 1832. Membre-fondateur du Jockey-Club en 1832, il joue beaucoup et monte fréquemment dans les steeple-chases. En août 1833, il entre au service de la France avec confirmation de son grade de capitaine et obtient la nationalité française en décembre. Il part pour l'Algérie, accomplit une mission auprès d'Abd-el-Kader et dirige pendant quelque temps le bureau des affaires arabes à Oran. Il est placé en inactivité en novembre 1837 puis finit par démissionner de l'armée en février 1841. Il s'essaie comme auteur dramatique mais sa pièce L'Ecole du monde ou la coquette sans le savoir jouée au Théatre-Français en janvier 1840 n'obtient pas beaucoup de succès. Il se lance également en politique. Il achète le Messager des Chambres et publie quelques brochures.
Devenu l'ami de Thiers, il s'oriente finalement sous son influence vers la diplomatie. Il accomplit quelques missions, en particulier auprès de Méhémet Ali avant d'être nommé ministre de France à Florence en mars 1846. Il est envoyé à la légation de Buenos-Aires en février 1847 e treste à ce poste jusqu'en septembre. La révolution de 1848 éclate alors qu'il vient d'être désigné comme ministre de France à Copenhague. Il ne peut finalement occuper ce poste. Il doit attendre l'accession à la présidence de la République de Louis Napoléon Bonaparte qu'il a rencontré à Londres dès 1831 pour se voir proposer un nouvel emploi. Il est envoyé à Florence en janvier 1849. Il passe à Naples en avril 1850 puis à Londres en juin 1851. Dans ce dernier poste, il fait merveille. Il obtient la reconnaissance de l'Empire par le gouvernement anglais et contribue beaucoup au rapprochement des deux monarchies. Celui-ci trouve sa concrétisation dans la participation commune à la guerre d'Orient et dans les visites de Napoléon III à Londres puis de Victoria à Paris en 1855. Le 26 avril de cette même année, Walewski est nommé sénateur. Il devient ministre des Affaires étrangères le 6 mai suivant. Il préside en cette qualité le Congrès de Paris qui met fin à la guerre de Crimée et signe le traité du 30 mars 1856. Il se montre par la suite très favorable aux intérêts catholiques. La politique de Napoléon III en Italie rend vite sa position intenable et il quitte le ministère le 28 décembre 1859. Il entre au Conseil privé et ne tarde pas à retrouver un portefeuille au gouvernement. En novembre 1860, il reçoit en effet le ministère d'Etat. Parmi ses nombreuses attributions, il se distingue surtout à la tête des Beaux-Arts (début de la construction du nouvel Opéra, préparation de la loi sur la propriété artistique et littéraire, acquisition de la collection Campana par le Louvre,...). Il abandonne ses fonctions en juin 1863.
Après le décès du duc de Morny, l'Empereur songe à lui pour le fauteuil de président du Corps législatif. Comme Morny, Walewski a joué en effet un grand rôle dans toutes les mesures de libéralisation du régime depuis 1860. Il pourrait donc continuer la politique initiée par le duc. Après avoir avancé son inexpérience des luttes parlementaires et s'être fait prier, Walewski se laisse fléchir mais il faut lui trouver une circonscription. En mars 1858, l'Empereur lui a fait don du domaine des marais d'Orx dans les Landes. Le comte y a pratiqué de grands travaux de dessèchement et d'assainissement , est entré au conseil général en mai 1861 et en est devenu immédiatement le président. Même s'il n'a honoré qu'une fois de sa présence ce conseil, il devient rapidement clair que c'est dans les Landes qu'il doit se présenter à la députation. En juillet 1865, Corta, député de la deuxième circonscription de ce département accepte de céder son siège contre une place au Sénat. Walewski a une telle confiance dans l'issue du scrutin qu'il ne mène aucune campagne. "Mon nom et ma position me dispensent de profession de foi et de programme". Il préfère aller prendre les eaux en Allemagne. De fait, il est élu le 29 août sans aucune opposition. Avant même la validation de son élection, il est nommé président du Corps législatif par Napoléon III, le 1er septembre. Sa politique libérale (le Corps législatif lui doit le rétablissement de la tribune) rallie certains membres de l'opposition que l'on voit désormais dîner à l'hôtel de Lassay. En revanche, Walewski ne parvient pas à diriger fermement les débats. Au cours de la séance du 18 mars 1867, il ne peut éviter de très vifs échanges entre l'opposition menée par Favre et Thiers d'une part et Rouher d'autre part. Au plus fort du tumulte, ce dernier se tourne vers Walewski et lui lance : "Mais présidez, nom de D..., ou venez à la tribune défendre le gouvernement si vous en êtes capable." Désavoué par Napoléon III, le président démissionne le 29 mars. Lorsqu'il annonce à ses collègues : "Dans un intérêt d'union et de concorde, j'ai cru devoir renoncer à l'honneur de vous présider", une grande partie de la gauche vient lui serrer la main. Il retrouve son siège au Sénat dès le 2 avril. En février 1868, il est élu membre libre de l'Académie des Beaux-Arts. Au retour d'un voyage en Allemagne, il meurt d'une crise cardiaque, le 27 septembre 1868, dans un hôtel de Strasbourg. Ses obsèques ont lieu aux frais de la liste civile de l'Empereur et, par une cruelle ironie, Rouher tient l'un des cordons du poële. Grand-croix de la Légion d'honneur du 31 mars 1856, au lendemain de la signature du traité de Paris, le comte Walewski avait également reçu les plus hautes distinctions des principaux ordres européens. Il s'était marié en 1831 avec lady Catherine Montague, fille du comte de Sandwich. Après le décès de sa femme en 1834, il avait entretenu une liaison de trois ans avec la tragédienne Rachel avant de se remarier en 1846 avec Marie-Anne de Ricci, apparentée aux Poniatowski. Cette seconde épouse a été la maîtresse de Napoléon III.

E. Anceau in Dictionnaire des députés du Second Empire, P.U.R., 1999.


Le maréchal comte Randon

randon2.JPGLe maréchal comte Randon est né le 25 mars 1795 à Grenoble et décédé le 15 janvier 1871 à Genève.

Randon est issu d'une famille protestante originaire de l'Hérault. Il a pour oncles le révolutionnaire Barnave et le général d'Empire Marchand. Elève d'un lycée de Grenoble, il vit ses moments de liberté chez son oncle le général, à Saint-Ismier où il pratique l'équitation.
Engagé à 16 ans, il rejoint son oncle à Varsovie et est nommé sergent le 11 avril 1812. Participant à la campagne de Russie, sa conduite à la Moskowa lui vaut son épaulette de sous-lieutenant. Il vit les souffrances de la retraite et fait la campagne de 1813. Blessé deux fois à Lützen, il combat néanmoins à Bautzen, puis à Leipzig en qualité d'aide de camp de son oncle. En 1814, Il suit Marchand sur la frontière des Alpes pour défendre la Savoie et le Dauphiné.
Après la première abdication de Napoléon Ier, Marchand, rallié aux Bourbons, est maintenu dans son commandement de la 7e division militaire et conserve son neveu pour aide de camp.
Lors du vol de l'Aigle, Randon est dépêché à Laffrey pour veiller à ce que les troupes chargées d'arrêter la progression de Napoléon accomplissent leur mission. Il incite en vain le commandant du 5e de ligne à ouvrir le feu et est pourchassé par les cavaliers de l'Empereur. L'Empire rétabli, il s'y rallie avec son oncle Marchand. Après les Cent-Jours, son avancement est stoppé. Il doit attendre la monarchie de Juillet pour poursuivre sa progression dans la hiérarchie militaire.
Il passe en Algérie de 1838 à 1847. Dès qu'il est chef de corps, il montre ses aptitudes d'administrateur et est rapidement nommé maréchal de camp. Lieutenant-général en 1847, en 1848, il est promu directeur des Affaires de l'Algérie au ministère de la Guerre. Il occupe encore différents commandements en France et le 24 janvier 1851 il succède à Regnaud de Saint-Jean d'Angély au ministère de la Guerre. Refusant de participer au coup d'Etat du 2 décembre 1851, il est remplacé par Saint-Arnaud lors du changement de ministère, le 26 octobre 1851. Néanmoins, le prince président l'estime beaucoup et lui confie le poste de gouverneur général de l'Algérie au grand désappointement de Pélissier.
En 1852, Randon reçoit l'investiture du titre de comte de son oncle le général Marchand mort sans postérité. Il est aussi nommé sénateur et en 1856 élevé au maréchalat en même temps que Bosquet et Canrobert. En 1859, il remplace Vaillant au ministère de la Guerre et, en conflit avec l'Empereur quant à l'augmentation des effectifs de l'armée, il est lui-même remplacé par Niel en 1867. La même année, il abjure le protestantisme et se convertit au catholicisme.
En 1870, Randon est gravement malade. Il fait une cure à Evian, puis obtient l'autorisation de poursuivre ses soins à Genève. Miné par les tourments que lui causent les désastres militaires de l'armée et l'effondrement de l'Empire, il s'éteint le 13 janvier 1871. Une cérémonie funèbre a lieu à Genève le 17 janvier et le 11 octobre 1871, le corps arrive à Saint-Ismier. Les funérailles ont lieu le lendemain. Mac Mahon y représente le gouvernement.

Ronald Zins, Les Maréchaux de Napoléon III, Horvath, 1997.


Le marquis de Chasseloup-Laubat

chasseloupLaubat3.jpgMinistre de l'Algérie et des Colonies le 24 mars 1859, ministre de la Marine et des Colonies le 24 novembre 1860, ministre présidant le Conseil d'Etat le 17 juillet 1869.
Né à Alexandrie (Italie) le 29 mars 1805, mort à Paris le 29 mars 1873.

D'une vieille famille de la noblesse saintongeaise, benjamin des quatre enfants du général François de Chasseloup-Laubat (1754-1833), comte et sénateur sous l'Empire, pair de France et marquis sous la Restauration, grand-croix de la Légion d'honneur et commandeur de Saint-Louis, Napoléon Samuel Prosper est le filleul de Napoléon Ier et de Joséphine. Il étudie au lycée Louis-le-Grand puis entre comme auditeur au Conseil d'Etat en 1828. Capitaine de la garde nationale et aide de camp du général La Fayette lors de la révolution de 1830, il reprend vite sa place au Conseil d'Etat et passe maître des requêtes en novembre. En 1836, il accomplit une mission en Algérie puis est nommé conseiller d'Etat en 1838. Par ailleurs, il préside le conseil d'administration de la Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest et joue un grand rôle dans la construction du Paris-Cherbourg. Elu député de la Charente-Inférieure en septembre 1837, il est réélu successivement en novembre de la même année, en 1839, en 1842 et en 1846. Il siège au centre gauche, mais soutient souvent la politique de Guizot. Il est donc rapidement surnommé "le papillon de la Chambre". Membre du conseil général de la Charente-Inférieure à partir de 1838, il occupe sept fois la présidence de ce conseil entre 1839 et 1850. La révolution de 1848 l'écarte de la Chambre. Il combat les émeutiers de juin dans les rangs de la garde nationale puis fait sa rentrée politique en 1849, à l'occasion des élections à la Législative. Elu par son département, il siège dans les rangs du parti de l'Ordre. Rallié au président, il devient ministre de la Marine et des Colonies d'avril à octobre 1851. Il approuve le coup d'Etat et est appelé au sein de la Commission consultative.
Hostile à la nationalisation des biens de la famille d'Orléans, il n'en est pas moins candidat officiel dans la deuxième circonscription de Charente-Inférieure lors des élections législatives de 1852. Elu contre le général Montholon, Chasseloup-Laubat siège dans la majorité, mais ne tarde pas à manifester son indépendance. Nommé rapporteur de la commission du budget pour les dépenses, il réclame la baisse des gros traitements, la réduction des sommes consacrées aux travaux publics et à l'armée et se plaint du peu de cas que le gouvernement et le Conseil d'Etat font de l'avis des députés. Il devient donc l'un des chefs des "budgétaires". Combattu par l'administration lors des élections cantonales de l'été, il quitte le conseil général. En 1854, il combat la demande de poursuites contre son ami Montalembert. Tout en désapprouvant le tour autoritaire du régime, il n'en est pas moins partisan de l'Empire. De son côté, le gouvernement comprend vite qu'il peut difficilement se passer d'un homme de sa valeur. C'est donc avec l'appui officiel qu'il conserve son siège au Corps législatif lors des élections de 1857 et qu'il retrouve sa place au conseil général l'année suivante. Il préside même cette assemblée jusqu'à la fin du régime. Nommé ministre de l'Algérie et des Colonies le 24 mars 1859, en remplacement du prince Napoléon, il démissionne alors du Corps législatif. Devenu ministre de la Marine et des Colonies le 24 novembre 1860, il occupe cette fonction jusqu'au 20 janvier 1867 et accomplit une oeuvre considérable : modernisation de la flotte par le développement des navires cuirassés, amélioration du sort des marins, développement économique de l'Algérie, instauration du protectorat sur le Cambodge, achèvement de la conquête de la Cochinchine, ... Il est aussi l'instigateur du Code international des signaux maritimes adopté en 1864. Le ministre est appelé à présider la Société de géographie de Paris à partir de 1864 et reçoit l'année suivante la présidence d'honneur de la Société centrale de sauvetage des naufragés. Nommé au Sénat le 25 mai 1862, il doit quitter provisoirement la Chambre haute pour cause d'incompatibilité lorsqu'il devient ministre présidant le Conseil d'Etat du 17 juillet 1869 au 2 janvier 1870. A ce titre, il joue un rôle considérable dans l'avènement de l'Empire libéral.
Représentant de la Charente-Inférieure en 1871, il siège au centre droit de la nouvelle Assemblée. En tant que ministre, il reste un modèle de compétence, de dévouement, de désintéressement et d'intégrité puisqu'il avait vendu toutes ses actions en entrant au gouvernement, refusant même de toucher son traitement de ministre présidant le Conseil d'Etat. Il est vrai qu'il était très fortuné puisque ses revenus annuels étaient estimés à 300 000 francs en 1870. A son décès, il était grand-croix de la Légion d'honneur et de plusieurs ordres étrangers. Comme son père, il appartenait à la franc-maçonnerie. Il avait été initié en 1829 à la loge de l'Union de Paris, avait atteint le trente-troisième degré en 1846 et siégeait au Suprême Conseil.
Ses frères Just (1800-1847) et Prudent (1802-1863) ont été, pour le premier, diplomate et député sous la monarchie de Juillet et, pour le second, représentant à la Législative sous la deuxième République, général de division et président du comité consultatif d'état-major sous l'Empire. C'est à la mort de ce dernier que Prosper a hérité du titre de marquis. Aucun de ses deux fils, tous deux ingénieurs civils, n'a entrepris de carrière politique.

Eric Anceau, Dictionnaire des députés du second Empire, P.U.R., 1999.


Adolphe Billault

billault2.jpgMinistre de l'Intérieur ; ministre sans portefeuille ; ministre d'Etat.
Né à Vannes (Morbihan) le 12 novembre 1805, mort en son château des Grézillières près de Nantes (Loire-Inférieure) le 13 octobre 1863.

Fils d'un receveur des douanes, Adolphe Billault descend par sa mère d'une famille d'armateurs ruinée par les effets des guerres napoléoniennes. Après avoir étudié à Saint-Pol-de-Léon, il fait son droit à Rennes, est reçu licencié en 1825 puis s'inscrit au barreau de Nantes. Il épouse en août 1830 la fille du président de la Chambre de commerce de Nantes et grand armateur, Bourgault-Ducoudray, après dit-on avoir tenu à ce dernier le discours suivant : "Je suis sans richesse et sans nom ; mais je ne suis pas sans avenir ; dans trois ans, je serai le premier avocat de Nantes ; trois ans après, je serai député ; trois ans encore, et je serai ministre". De fait, il obtient vite de brillants succès et entre au conseil de l'ordre. Saint-Simonien, il fonde la Société industrielle de Nantes et organise des écoles d'apprentissage. Dès 1830, il devient conseiller municipal de Nantes et en 1834, conseiller général de Loire-Inférieure. En 1836, il se présente sans succès aux législatives mais est élu l'année suivante dans trois circonscriptions de la Loire-Inférieure (il opte pour Ancenis). Il est constamment réélu jusqu'à la chute de la monarchie de Juillet. Il siège à gauche, débute par un violent discours contre la corruption électorale, conseille le duc d'Aumale. Dans le gouvernement du 1er mars 1840, il est appelé à remplir la fonction de sous-secrétaire d'Etat de l'Agriculture et du Commerce, conclut un traité de commerce avec la Hollande et reçoit la Légion d'honneur le 19 août 1840. Après la chute du gouvernement, il siège dans l'opposition dynastique. La question du droit de visite dont il est l'un des inventeurs lui fournit matière à de nombreuses attaques. Il s'éloigne pourtant de Thiers, se rapproche du parti ministériel et ne participe pas à la campagne des banquets. Elu à la Constituante par la Loire-Inférieure, il est appelé au sein de la Commission faisant office de Conseil d'Etat. En 1849, il n'est pas élu à la Législative et semble marquer le pas mais il devient vite l'un des habitués de l'Elysée. Il approuve le coup d'Etat du 2 décembre et siège dans la Commission consultative.
En 1852, s'il renonce à se présenter en Bretagne par peur des légitimistes, il est élu au Corps législatif comme candidat officiel dans la deuxième circonscription de l'Ariège. Par un décret du mois de mars, il devient le premier président du Corps législatif. Ancien défenseur du parlementarisme, il se satisfait pourtant dès son discours d'installation de la réduction des libertés parlementaires. C'est lui qui, début décembre, va porter à Saint-Cloud le résultat officiel du plébiscite et salue le premier du titre de "Sire" le nouvel empereur : "notre nation relève avec un orgueilleux amour cette dynastie des Bonaparte, sortie de son sein, et qui ne fut point renversée par des mains françaises". Après avoir été promu officier de la Légion d'honneur le 18 août, il devient commandeur le 8 décembre 1852. Jusqu'en juin 1854, époque à laquelle il quitte le Corps législatif, il se montre fort dévoué au pouvoir exécutif. Fréquemment cassant à l'égard de ses collègues, ceux-ci ne l'apprécient guère. C'est son gendre, Henri Busson, qui lui succède comme député et Morny comme président.
Billault fait alors son entrée au ministère de l'Intérieur et devient sénateur le 4 décembre 1854. En tant que ministre, il s'intéresse à des institutions charitables (orphelinat du Prince impérial, hôpital Sainte-Eugénie, asiles de Vincennes et du Vésinet). Durant son passage au ministère, la surveillance de la presse se fait moins oppressive que sous Maupas et Persigny. Le ministre est promu grand-officier de la Légion d'honneur le 30 décembre 1855. En janvier 1856, il perd son épouse et reporte dès lors son affection sur ses deux filles tout en redoublant d'activité. Il prépare les élections de 1857. Son administration soutient les candidats officiels avec succès (sauf à Paris), et il est nommé grand-croix de la Légion d'honneur, le 15 août 1857. Cependant, l'attentat d'Orsini du 14 janvier 1858 lui fait perdre le ministère. Peu après, il quitte la présidence du conseil général de l'Ariège qu'il occupait depuis 1853. Sa traversée du désert est de courte durée et le 1er novembre 1859 il retrouve l'Intérieur. Signe de son retour en grâce, il se voit offrir en 1860 par l'Empereur, un hôtel particulier d'une valeur de 600 000 francs avec un mobilier de 100 000 francs. Le 24 novembre 1860, Billault devient l'un des trois ministres sans portefeuille. Il est plus particulièrement chargé des Affaires étrangères, de la Marine et des Colonies, de l'Instruction publique et des Cultes. Les grands discours qu'il prononce alors sur les affaires du Mexique et d'Italie, son éloquence, sa capacité à parler sans notes et à placer la politique impériale dans l'histoire nationale en font l'homme du moment et lui donnent une incontestable prééminence sur ses collègues, Magne et Baroche. Cela conduit Napoléon III à supprimer les trois ministères en juin 1863 et à les remplacer par un ministère d'Etat aux compétences élargies qu'il confie naturellement à Billault. Mais, épuisé par le travail, ce dernier meurt le 13 octobre 1863.
L'Empire lui fait des obsèques nationales et Morny affirme qu'avec lui "l'Empire perd son bras gauche". Quant à Mérimée, il écrit dans une lettre du 20 octobre que sa mort "est un coup funeste ; c'était assurément le plus habile et le plus propre à lutter avec courage contre les orateurs de l'opposition. Ce n'était pas un homme d'Etat, mais c'était un instrument merveilleux entre les mains d'un homme d'Etat." Nantes lui élève une statue en 1867. Par contre, une sombre histoire vient ternir sa mémoire. En effet, Billault avait fait enfermer, plusieurs années auparavant, un dénommé Sandon qui le faisait chanter. Cet homme affirmait posséder des lettres dans lesquelles le futur ministre professait des idées anti-bonapartistes. Après la mort de Billault, ses adversaires politiques ne tardent pas à élargir et indemniser Sandon tout en ébruitant l'affaire.

Eric Anceau, Dictionnaire des députés du second Empire, P.U.R., 1999.


Charles-Alphonse Delangle

delangle.jpgMinistre de l'Intérieur le 14 juin 1858, ministre de la Justice le 5 mai 1859.
Né en 1797, mort en 1869.

Les origines de Charles-Alphonse Delangle étaient fort modestes : son père était un tailleur de pierre de Varzy devenu entrepreneur de bâtiment, et avait acquis une honnête aisance. Delangle, élève au lycée de Bourges, licencié en droit en 1819, se lie d'amitié avec Philippe Dupin, de Varzy lui aussi. Il entre au cabinet de Dupin aîné, et plaide en 1822 au procès des quatre sergents de La Rochelle... Quand Dupin est nommé en 1860 procureur général à la Cour de cassation, Philippe Dupin et lui se partagent sa clientèle. Bâtonnier de Paris en 1838, il est nommé avocat général à la Cour de cassation en 1840 ; député de Cosne (avec l'appui du ministère) en 1847, il devient procureur général à la cour d'appel de Paris en 1847 et conseiller d'Etat. Il ne revient aux affaires qu'en janvier 1852 : il remplace Dupin comme procureur général à la Cour de cassation, devient à la fin de 1852 premier président à la Cour de Paris, et sénateur. En juin 1858, il remplace le général Espinasse au ministère de l'Intérieur - il fallait un magistrat pour marquer le retour aux principes juridiques. En mai 1859, il devient ministre de la Justice et n'est remplacé qu'en juin 1863. Vice-président du Conseil d'Etat, il est nommé - pour la deuxième fois - procureur général à la Cour de cassation à la mort de Dupin. Il meurt en décembre 1869. Son rôle comme ministre de l'Intérieur et de la Justice n'est pas facile à apprécier : il n'avait pas une personnalité bien tranchée. C'était un juriste intelligent, conservateur, gallican (il osera repousser une pétition demandant des sanctions contre La Vie de Jésus de Renan), un gros travailleur appliqué à ses devoirs : ce n'était pas un homme d'Etat. Il avait - comme Dupin - fait une belle carrière qui l'avait amené, lui, le fils du tailleur de pierre de Varzy, jusqu'aux plus hauts postes : "Chez lui, tout était peuple, l'origine, les passions et jusqu'au physique", notait un témoin : mais c'était un bel exemple de la méritocratie impériale.

Guy Thuillier in Dictionnaire du second Empire, dir. J. Tulard, Fayard.


Le duc de Persigny

persigny4.jpgMinistre de l'Intérieur du 22 janvier 1852 au 23 juin 1854, avec le portefeuille de l'Agriculture et du Commerce du 25 janvier 1852 au 23 juin 1853. Ministre de l'Intérieur du 26 novembre 1860 au 23 juin 1863.
Né à Saint-Germain-l'Espinasse (Loire) le 11 janvier 1808, mort à Nice (Alpes-Maritimes) le 12 janvier 1872. (Victor Fialin prit le nom de vicomte de Persigny vers 1832, titre que, selon lui, ses ancêtres avaient autrefois porté. Il fut fait comte en 1852 et duc en 1863.)

Issu d'une famille de petite noblesse d'Ancien régime, Victor Fialin de Persigny abandonna très tôt ses idées légitimistes pour adopter la foi bonapartiste, dont il se fit le propagandiste autant que l'exécuteur : compagnon du futur Napoléon III dans les complots de Strasbourg et de Boulogne - dont il fut l'un des principaux organisateurs - , il fit campagne aux côtés de ce dernier en 1848, et participa ensuite au coup d'Etat du 2 décembre où, avec le colonel Espinasse, il prit le contrôle du palais législatif. Quelques semaines plus tard, en janvier 1852, après la démission de Morny, il accédait au ministère de l'Intérieur. Cette promotion ne devait rien à ses compétences techniques ni à son influence parlementaire : après un début de carrière dans l'armée - dont il fut exclu pour indiscipline - , un passage dans le journalisme et un séjour en prison comme détenu politique, il avait été aide de camp du Prince-président, puis simple député à l'Assemblée législative. Mais il était l'ami personnel du chef de l'Etat, le plus ancien, le plus fidèle et le plus désintéressé de ses soutiens. Son nom avait d'ailleurs déjà été prononcé au moment de la crise ministérielle de janvier 1851, lorsque Louis-Napoléon avait envisagé de constituer un ministère composé exclusivement d'hommes lui étant entièrement dévoués. Durant ce premier passage au gouvernement, il établit les bases du nouveau régime autoritaire : il acheva de préparer les élections, rédigeant avec Baroche et Rouher la nouvelle loi électorale, choisissant les candidats officiels et faisant peser l'Administration en leur faveur ; il publia le décret-loi du 17 février 1852 muselant la presse, notamment par le système de répression administrative des "avertissements" pouvant entraîner la suspension, dont il avait eu l'idée. En outre, à l'insu et contre le sentiment de Louis-Napoléon, il suscita, par des instructions secrètes aux préfets concernés, le mouvement populaire qui se produisit, lors du voyage de ce dernier en province en septembre 1852, en faveur d'un rétablissement de l'Empire : "Je le ferai empereur malgré lui. Je le ferai assourdir de tels cris de "Vive l'Empereur" qu'il lui faudra bien se rendre." Il eut ensuite à organiser le plébiscite de 1852. Il peut donc être considéré comme le principal fondateur de l'Empire.
Audacieux et ambitieux en économie autant qu'en politique intérieure, il appuya les frères Péreire, présidant à la naissance du Crédit mobilier dû à leur initiative, et encouragea une politique d'investissements publics financés par l'emprunt, ce qui le mit en opposition avec les financiers traditionnels. C'est ainsi, en particulier, qu'en matière d'urbanisme, il installa Haussmann à la préfecture de Paris, et qu'il nomma Vaïsse à Lyon. Ayant démissionné du ministère pour raison de santé, il y revint en 1860, après un passage de plusieurs années à l'ambassade de Londres. Il eut cette fois à engager l'évolution libérale du régime. Il y était alors favorable. Par ses circulaires aux préfets des 5 et 7 décembre, il annonça une application plus souple de la loi sur la presse, et fit une ouverture en direction des "hommes honorables et distingués des anciens gouvernements". Mais il n'abandonna pas pour autant son tempérament passionné ni ses habitudes autoritaires face à l'opposition qui relevait la tête. Il s'en prit en 1861 à la Société de Saint-Vincent-de-Paul, foyer d'opposition légitimiste et catholique à la politique italienne de Napoléon III, et aussi, symétriquement, à la franc-maçonnerie. Lors des élections de 1863, il retira l'appui du gouvernement à 48 députés officiels qui avaient fait la preuve de leur indocilité au cours de la législature, et mit en oeuvre tous les procédés habituels du système autoritaire contre les candidats des diverses oppositions : "Afin que la bonne foi des populations ne puisse être trompée par des habiletés de langage ou des professions de foi équivoque, écrivait-il aux préfets, désignez hautement, comme dans les élections précédentes, les candidats qui inspirent le plus confiance au gouvernement. Que les populations sachent quels sont les amis et les adversaires plus ou moins déguisés de l'Empereur." Les candidats du pouvoir obtinrent la majorité des voix et des sièges, mais les républicains triomphaient à Paris et dans les grandes villes. Persigny fut, un peu injustement, rendu responsable de cet échec relatif, et en particulier de l'élection de Thiers (en l'attaquent trop vigoureusement, il lui avait involontairement permis d'obtenir le soutien des républicains avancés). Son renvoi, déjà envisagé en octobre 1862, fut décidé : "Je le dis avec regret, votre retraite provisoire peut seule ramener le calme dans l'opinion publique" lui écrivit Napoléon III. Sa chute, définitive, était aussi due à l'hostilité de l'Impératrice, qu'il n'aimait pas, et des ministres d'origine orléaniste. Elle marquait la fin d'une époque, la plus glorieuse et la plus prospère du régime.
Sénateur depuis 1852 et membre du conseil privé, il continua à prodiguer au souverain des avis qui furent de moins en moins écoutés, s'opposant à l'influence, démesurée selon lui, prise dans le gouvernement, par l'Impératrice et par le trio Rouher-Baroche-Fould, qu'il accusait de manquer de hauteur de vues : "Ces braves gens ne sont ministres, pour la plupart, qu'à défaut des hommes éminents que la tournure des choses a rejetés dans les partis hostiles" disait-il d'eux et de quelques autres, au début de l'Empire. Et à la fin : "Le Conseil fut ce qu'il était dans toutes les grandes occasions, c'est-à-dire aussi terne, aussi pauvre d'idées et de sentiments élevés qu'il était bruyant et animé lorsqu'il se sentait sur le terrain favori des avocats et des hommes d'affaires." Il vit, en conséquence, avec sympathie, l'ascension d'Emile Ollivier, puis son avènement, qu'il encouragea, sans toutefois se départir de ses préventions profondes contre le système parlementaire ; et il refusa de participer à la vie publique après la chute de l'Empire. Il mourut peu de temps après, sans être sorti de sa disgrâce, désabusé depuis longtemps, amer d'avoir été écarté au profit de bonapartistes du lendemain, simples grands commis de l'Etat, et déçu de n'avoir pas réussi à faire triompher jusqu'au bout sa conception mystique et ambitieuse du bonapartisme.

Francis Choisel in Le Dictionnaire des Ministres, Perrin, 1990, dir. B. Yvert.


Pierre Magne

magne1.jpgMinistre des Travaux publics, de l'Agriculture et du Commerce, des Finances, ministre sans portefeuille.
Né le 3 décembre 1806 à Périgueux (Dordogne), mort le 17 février 1879 au château de Montaigne (Dordogne).

Fils d'un teinturier, Pierre Magne se présenta au baccalauréat ès lettres en 1825, entra chez un notaire, fut employé à la préfecture et, poursuivant parallèlement ses études, obtint une licence en droit en 1830. Avocat au barreau de Périgueux, membre du conseil de préfecture, il fut élu député dans son département natal, en 1843. Il siégea avec la majorité favorable à Guizot et se fit rapidement remarquer par le sérieux avec lequel il remplissait ses fonctions. Il intervint, à la Chambre, notamment comme rapporteur du budget de l'Algérie (il connaissait Bugeaud depuis l'enfance) et y obtint quelques succès. Directeur du contentieux au ministère des Finances en 1846 et 1847, ayant cessé de plaider, il se fit remarquer de Guizot qui, pensant à la relève ministérielle par une nouvelle génération, le nomma sous-secrétaire d'Etat à la Guerre, chargé de l'Algérie, le 24 novembre 1847. Le chef du gouvernement lui déclara : "Vous avez une grande intelligence des affaires. Vous avez à un très haut degré l'esprit de discussion. Votre parole a sur la Chambre une autorité très rare."
Le lendemain de la révolution de février 1848, il donna sa démission, qui fut acceptée à regret par le nouveau ministre de la Guerre, le 6 mars. Il reprit alors ses activités d'avocat à Périgueux. Rappelé au gouvernement, auprès de Fould, le 10 novembre 1849, comme sous-secrétaire d'Etat aux Finances, il accepta, après avoir hésité en raison de scrupules orléanistes, et il eut pour rôle de défendre la politique financière devant l'Assemblée. Le 9 janvier 1851, il devint ministre des Travaux publics et retrouva son siège de représentant de la Dordogne lors d'une élection partielle, le 10 juillet. Louis-Napoléon Bonaparte, après l'avoir écarté du ministère du 26 octobre, lui rendit son portefeuille le lendemain du coup d'Etat, auquel il fut complètement étranger. Mais Magne démissionna quelques semaines plus tard, le 25 janvier 1852, comme ses collègues issus de l'orléanisme, pour protester contre la nationalisation des biens de la famille d'Orléans. Cependant, il accepta aussitôt le poste de président de la section des Travaux publics, de l'Agriculture et du Commerce au Conseil d'Etat. A ce titre, il continua à avoir un rôle important dans la marche des affaires qu'il avait suivies jusque-là. Et, dès le 28 juillet, il retrouva son portefeuille, qui s'élargit à l'Agriculture et au Commerce le 23 juin 1853. Il eut notamment à y accélérer le programme d'équipement ferroviaire de la France.
Egalement sénateur depuis le 31 décembre 1852, il fut nommé ministre des Finances le 3 février 1855. Il y équilibra tous ses budgets, dégageant même des excédents permettant de rembourser une partie de la dette flottante. Le 26 novembre 1860, il devint ministre sans portefeuille, c'est-à-dire qu'il était l'avocat devant les assemblées de la politique gouvernementale ; il avait en charge les dossiers économiques et financiers. Pinard, l'un de ses futurs collègues, écrit dans ses Mémoires à son sujet : "J'aurai défini M. Magne à la tribune et au Conseil en disant que sa parole, toujours nette et sobre, allait lentement, mais sûrement, au but ; elle traduisait admirablement l'équilibre de son esprit : presque toujours, elle portait la conviction chez ceux qui l'écoutaient sans parti pris. On le réputait timoré à raison de sa prudence proverbiale. Pour être plus exact, disons qu'il était par nature l'homme des nuances et de la mesure." L'Impératrice ajoutait, à propos de son éloquence, reconnue par tous les contemporains : "C'est admirable de lucidité et de simplicité. Monsieur Magne a le talent de faire croire aux ignorants qu'ils sont des financiers." Et Persigny : "Il est impossible d'être plus clair, plus précis, plus noble de modération et de politesse." En conflit avec Fould, son successeur aux Finances dont il avait mission de plaider la politique, il démissionna le 30 mars 1863 et fut nommé au Conseil privé. Il dut attendre le 13 novembre 1867, peu après la mort de Fould, pour revenir au gouvernement et reprendre le portefeuille des Finances, qu'il conserva jusqu'à l'avènement d'Emile Ollivier, le 2 janvier 1870. Ce dernier l'aurait volontiers conservé à son poste, mais le centre gauche s'y opposa. Il revint encore deux fois au ministère des Finances, qu'il avait fortement marqué : dans le gouvernement Cousin-Montauban, du 10 août au 4 septembre 1870, et, après avoir été réélu député de la Dordogne en juillet 1871, sous Mac-Mahon et l'Ordre moral, du 25 mai 1873 au 20 juillet 1874. Il fut élu sénateur de son département en 1876.

Francis Choisel in Dictionnaire du second Empire, dir. J. Tulard, Fayard.


Le duc de Padoue

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Ministre de l'Intérieur du 5 mai au 1er novembre 1859.
Né à Paris le 26 septembre 1814, mort à Paris le 28 mars 1888.

Fils du général, duc d'Empire, pair des Cent-Jours, qui avait aussi été député à l'Assemblée législative, apparenté aux Bonaparte, Ernest Louis Henri Hyacinthe Arrighi de Casanova, duc de Padoue, après des études à l'Ecole polytechnique et un bref séjour dans l'armée, fut nommé préfet de Seine-et-Oise (il l'était notamment lors du 2 décembre), puis au Conseil d'Etat, et succéda à son père au Sénat, en 1853.
Dévoué aux intérêts de l'Eglise, il devint ministre de l'Intérieur à la veille du départ de Napoléon III pour la guerre d'Italie, ce qui rassura les catholiques. Fidèle entre tous à la dynastie, il avait la charge de l'ordre public pendant l'absence momentanée de l'Empereur et la régence provisoire de l'Impératrice ; mais la campagne s'étant révélée victorieuse, il n'eut à faire face à aucun trouble. Le 15 août, il contresigna l'amnistie générale des proscrits, décrétée par Napoléon III, et démissionna pour raison de santé, à peine six mois après sa nomination.
Après la chute de l'Empire, il fut l'un des membres influents du parti bonapartiste, prit la parole en 1874 au nom des 7 000 invités qui étaient venus à Londres pour la majorité du Prince impérial et, après plusieurs insuccès en Seine-et-Oise, fut élu en 1876 député de la Corse. Il siégea au sein du groupe de l'Appel au peuple jusqu'en 1881 et soutint la politique de l'ordre moral.

Francis Choisel in Le Dictionnaire des Ministres, Perrin, 1990, dir. B. Yvert.


Ernest de Royer

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Ministre de la Justice du 24 janvier au 10 avril 1851 et du 16 novembre 1857 au 4 mai 1859.
Né à Versailles le 29 octobre 1808, mort à Paris le 13 décembre 1877.

Avocat en 1829, entré dans la magistrature en 1832 au titre du ministère public, Ernest de Royer plaida en 1849, comme avocat général, à la haute-cour de Bourges et fut nommé, un an plus tard, procureur général près la cour d'appel de Paris. Ministre de la Justice du 24 janvier au 10 avril 1851, membre de la Commission consultative puis conseiller d'Etat au lendemain du 2 Décembre, il rentra dans la magistrature en 1853, en devenant procureur général près la Cour de cassation. A nouveau ministre de la Justice le 16 novembre 1857, après la mort d'Abbatucci, il eut à prendre la responsabilité de la loi de sûreté générale votée à la suite de l'attentat d'Orsini, en 1858. Il rendit son portefeuille le 4 mai 1859 et fut nommé le lendemain au Sénat, avec le poste de premier vice-président. Premier président de la Cour des comptes en 1863, il était également président du conseil général de la Marne.
Après la chute de l'Empire, il se consacra à sa carrière de magistrat.

Francis Choisel in Le dictionnaire du second Empire, Fayard.


Adolphe de Forcade La Roquette

forcadelaroquette.jpgMinistre des Finances du 26 novembre 1860 au 14 novembre 1861. Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics du 20 janvier 1867 au 17 décembre 1868. Ministre de l'Intérieur du 17 décembre 1868 au 2 janvier 1870.
Né à Paris le 8 avril 1820, mort à Paris le 15 août 1874.

Après des études de droit, Adolphe de Forcade La Roquette, demi-frère du maréchal de Saint-Arnaud, fit carrière au Conseil d'Etat et dans l'Administration. Il était, depuis quelques mois, directeur des douanes et des contributions indirectes lorsque, avec l'appui de Rouher, il fut appelé en 1860 à la succession de Magne.
Il fut écarté de son ministère un an plus tard, lors de la publication du rapport Fould qu'il désapprouva et qui valut à son auteur de prendre la tête des Finances. Il fut alors nommé sénateur. Vice-président du Conseil d'Etat à partir de 1863, il eut alors, à ce titre, à défendre les projets de loi devant les Assemblées, aux côtés de Rouher. Celui-ci le vit avec satisfaction revenir au gouvernement, en 1867, avec le portefeuille de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics. Forcade La Roquette y fut un partisan convaincu du libre-échange et eut à signer plusieurs mesures sociales, telles que la tolérance officielle des syndicats ou l'abolition de l'article 1 781 du code civil privilégiant le témoignage des patrons sur celui des ouvriers devant les prud'hommes. Après le renvoi de Pinard, il passa au ministère de l'Intérieur où, bien qu'il ne fût pas hostile en principe à des réformes libérales (il avait notamment approuvé la nouvelle loi sur la presse), il prépara les élections législatives de 1869 selon la méthode traditionnelle des candidatures officielles ; il remania également à cette occasion le découpage des circonscriptions, et eut de ce fait à faire face au Corps législatif et à de vives attaques de l'opposition lors de la vérification des pouvoirs des nouveaux élus. Il fut maintenu à son poste après le remaniement de juillet 1869, précisément parce que l'Empereur estimait que son renvoi eût été une condamnation indirecte du système des candidatures officielles et l'aveu que les élections n'avaient pas répondu à ses espérances. Emile Ollivier, lorsqu'il composa son ministère en janvier 1870, obtint cependant son éviction. Forcade La Roquette profita alors d'une élection partielle pour entrer au Corps législatif où il devint l'un des chefs du parti autoritaire qui s'opposait à Emile Ollivier.
Exilé quelque temps en Espagne après la chute de l'Empire, il échoua en 1872 à une élection dans la Gironde qui mit fin à sa carrière politique.

Francis Choisel in Le Dictionnaire des Ministres, Perrin, 1990, dir. B. Yvert.


8 mai 2011

Montelimar - Lang

  • Guillaume LANG - Père (d' Origine Allemande)
  • Début Activite : 1869
  • Adresse : Route de Rochemaure - coté Champs de Mars
  • Succursales : Dieulefit / Valréas / Bourg St Andéol

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  • Antonin LANG - Fils Ainé
  • Début Activite : 1890
  • Adresse Montélimar : Rue Sainte Croix - Face à l' Eglise
  • Adresse Orange : 17 Faubourg Pourtoulesl
  • Succursales : Crest / Valréas / Pont St Esprit / Bollène
  • Succède a son père G. Lang ainsi que son Frère

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  • Louis LANG - Fils Jeune
  • Début Activite : 1900
  • Adresse Montélimar : 8 Avenue de Rochemaure
  • Succursales : Bourg St Andéol
  • Succède a son père G. Lang - Route de Rochemaure

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21 mai 2011

Nantes - Petit Renaud

  • Hippolyte Auguste Petit Renaud - Nantes
  • Début Activité : 1888
  • Enseigne : Photographie du Bon Pasteur
  • Adresse : 19 Rue de Feltre (2eme Etage) 
Hyppolyte Auguste est mon arrière grand père, il est originaire de la haute saone,où il a appris le métier de photographe. Il est venu à nantes à l'occasion d'un congrès photo, il y a rencontré celle qui est devenue sa femme. Ils se sont mariés en 1885 et ils ont crée un studio photo et ouvert un magasin de vente d'appareils photo.
Hyppolyte est mort en 1905, son fils georges a poursuivi ce métier dans cette affaire jusqu'à son décès en 1951 et sa femme a continué l'affaire jusqu'en 1967, le nom de petitrenaud a eu une grande notoriété dans la région nantaise comme photographe. (Source commentaire: Descendance Petitrenaud)

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3 avril 2011

Lille - Prouzet

  • Albert PROUZET
  • Enseigne : Grande Photographie Populaire
  • Adresse Lille : Angle Place République et Richebé 
  • Succursales : 79 Bis Rue Notre Dame - Lille 
  • Début de l' activité : 1878
  • Adresses successives : 4 rue de roanne à St Etienne, 108 Bd de La Croix Rousse Lyon, Rue Boileau Lyon et Cours du Midi à Lyon.
  • Succursales : 48 Bd Sébastopol Paris de 1880 à 1890, 17 Bd Sébastopol de 1880 à 1892, 125 Rue Montmartre - Paris et 7 Rue Duhamel - Lyon de 1886 à 1898
  • Particularité : 6 Succursales en Province dont Lille . Médaille en 1878 et 1889.

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15 avril 2018

Cambrai - Cazé

  • Hyppolite CAZE (1825-1890) - Cambrai
  • Début Activité : 
  • Adresse : 17 Rues des Liniers
  • Peintre et Photographe
  • Vend à CALUYER vers 1880

Fils d’un cultivateur, Thomas Hyacinthe Cazé est né le 29 juillet 1825 à Sorel-le-Grand (Somme). Il est possible que sa carrière de photographe à Cambrai (Nord) ait débuté durant les première années 1860. Cazé est lié à la famille Caluyer. A une date inconnue, il épousera Uranie Augustine Courchelle qui était veuve d’Hippolyte Joseph Caluyer père (1821-1852), daguerréotypiste itinérant. En tant que photographe, il utilisera le procédé de photominiature d’Hippolyte Joseph Caluyer fils (1847-1893). Ce dernier lui succèdera après 1884 dans l’atelier du 17, rue des Liniers. Cazé ne s’est pas contenté d’être le principal photographe portraitiste cambraisien du Second Empire, on lui doit aussi des vues et monuments de sa ville. Rentier, il est décédé le 6 avril 1890, deux semaines avant son épouse.

  • Hyppolite Joseph CALUYER - Cambrai (Peintre photographe, décédé le 08 novembre 1893)
  • Début Activité : 1875
  • Adresse : 17 Rue des Liniers puis 11 Rue Porte Robert
  • Sa veuve exploite lui succède quelques temps vers 1895
  • Membre de la SFP (entré en 1879, sorti en 1885) / Membre de la Société d' Emulation de Cambrai entré le 26 Octobre 1887.
  • Vend à Joseph Bastien
  • Joseph BASTIEN (avec Pegot vers 1897)
  • Début Activité : 1889
  • Enseigne : Photographie Caluyer
  • Adresse : 11 Rue Porte Robert / Rue de l' Ecu de France

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DISCOURS NÉCROLOGIQUE PRONONCÉ 

Hippolyte Caluyer, que nous avons la douleur 
d'accompagner aujourd'hui au champ du repos, fut 
membre de la Société d'Emulation et de la Commission 
de l'Ecole de dessin. C'est au nom de ses collègues et 
amis que je vais adresser un suprême adieu au vaillant 
artiste qu'une mort prématurée vient d'arracher à 
l'amour des siens et à l'affection de ses nombreux amis. 

Arrivé encore enfant à Cambrai, il fit d'excellentes 
études à l'institution de M. Bédorez, et se fit bientôt 
remarquer par d'heureuses dispositions pour les arts du 
dessin. Il suivit avec de brillants succès les cours de 
notre école communale,  il puisa les premières notions 
d'un art qu'il devait porter au plus haut degré de 
perfection. Peu après, clans un discours de distribution 
de prix, son professeur, M. Berger, déclarait que ce 
jeune sujet pouvait déjà lutter avec les plus anciens et 
les meilleurs élèves. 

Pendant la guerre de 1870 il fut incorporé dans la 
garde nationale mobilisée de Cambrai, qui, réunie aux 
bataillons du Caleau et d'Avcsnes, forma le 46e 
régiment mobile. Nommé sous-lieutenant, il assista, 
sous le commandement suprême du général Faidherbe, 
aux batailles de Pont-Noyelles, Bapaume et St-Quentin, 
 il fit bravement son devoir.
 
Il travailla ensuite quelques années avec ses parents, 
suivant toutes les expositions pour comparer ses essais 
avec les oeuvres des maîtres, et s'efforçant d'atteindre 
leur perfection. En 1875, il reprit à son compte l'atelier 
de photographie dont la réputation ne cessa de grandir, 
et lui acquit bientôt une grande notoriété et une clientèle 
d'élite. Ses efforts continus, son goût artistique, le soin 
apporté à toutes ses oeuvres le firent connaître et 
apprécier du monde des arts,et à la grande exposition de 
photographie, qui eut lieu en 1886 à Douai, ses collègues 
lui décernèrent au concours la plus haute récompense, 
un diplôme d'honneur. 

Cette supériorité d'exécution, si hautement reconnue, 
le fit choisir pour reproduire par la photographie dans 
un ouvrage de Paléographie musicale publié sous les 
auspices du Ministre des Beaux-Arts, des manuscrits 
très anciens de Plain-Cliant, dont l'état de vestusté et 
les textes frustes à peine visibles rendaient la lecture 
difficile. Il sut cependant faire ressortir ces caractères 
rongés par le temps et mériter les félicitations des 
éditeurs. 

Monsieur d'Havrincourt le chargea ensuite de 
l'illustration d'un grand ouvrage sur L'histoire et la 
généalogie de sa famille. De cette collaboration est sorti 
un livre entièrement remarquable dont nous avons pu 
apprécier le texte érudit et les planches artistiques dans 
le bel exemplaire que M. Caluyer a offert à la 
Bibliothèque de la Société. 

Dans ces dernières années, la chimie fit faire à la 
photographie des progrès rapides ; des méthodes toutes 
nouvelles furent appliquées. Caluyer fit de nombreux 
voyages pour se tenir au courant de la science, et c'est
à la suite d'études nouvelles qu'il employa le procédé dit 
au charbon, le seul durable, qui permet de soustraire 
aux efforts du temps, le souvenir de ceux qui nous sont 
chers. 11 sut vaincre les difficultés sans nombre de cette- 
méthode difficile, et devint un maître en obtenant des 
épreuves d'une vigueur et d'une netteté que les procédés 
ordinaires ne peuvent imiter et qu'aucun de ses 
confrères ne put surpasser. D'ailleurs jamais rien de 
médiocre ne sortit de son atelier. Il tenait avant tout à 
sa réputation d'artiste, et au besoin multipliait les 
clichés jusqu'à complète satisfaction. 

Ses succès à l'Ecole de dessin, la nature de ses 
occupations, ses aspirations artistiques le désignèrent au 
choix de la Municipalité, et au mois de juillet 1882 il fut 
nommé membre de la Commission de l'Ecole de dessin. 
Sa compétence, le zèle qu'il montra dans l'exercice de 
ses fonctions, le dévouement dont il fit preuve, lui 
valurent, à la réorganisation de l'école en novembre 
1890, le titre de délégué de l'inspection de l'ensei- 
gnement du dessin. 

En octobre 1887, la Société d'Emulation fut heureuse 
de posséder parmi ses membres cet artiste de talent. 
Il ne tarda pas à y marquer sa place par sa haute 
compétence dans toutes les questions d'art et son 
empressement a enrichir les Mémoires de magnifiques 
reproductions de monuments de Cambrai, parmi 
lesquels nous noterons particulièrement le jubé et les 
bas-reliefs du choeur de l'Eglise St-Géry. Aussi quand 
il s'agit de la publication de l'ouvrage « Souvenir des 
Fortifications de Cambrai » entreprise sous les auspices 
de la Société, ses collègues n'hésitèrent pas à lui 
en confier l'illustration.
 
Quoique déjà très souffrant, Caluyer se mit cou- 
rageusement à l'oeuvre, et excité peut-être par le 
pressentiment qu'elle devait être le digne couronnement, 
de sa carrière, il s'efforça d'achever ce travail. Tous les 
clichés sont terminés et plus de la moitié sont reproduits 
par la phototypie. La mort est venue le surprendre 
comme son collègue et ami M. Durieux, avant qu'il 
n'ait pu voir le succès de l'oeuvre. Pour lui, je puis 
répéter encore qu'il est mort sur la brèche, mettant au 
service de sa ville d'adoption toutes ses forces, son 
âme entière jusqu'à son dernier souffle. 

Par cette oeuvre, sa mémoire survivra chez nos 
enfants pour lesquels il aura contribué à conserver un 
souvenir durable de la vieille forteresse, appelée en 
grande partie à disparaître. Elle leur rappellera l'état 
actuel des morceaux qui seront conservés et leurs 
abords anciens avant qu'ils ne soient isolés de l'enceinte 
continue. 

Son ardeur au travail, sa constante préoccupation de 
bien faire, affaiblirent sa santé sans le décider à modérer 
ses efforts. Malgré les soins dévoués de la digne 
compagne de sa vie,sa collaboratrice,la mort impitoyable 
est venue l'arracher à la dignité modeste d'un foyer  
il donnait l'exemple de toutes les vertus domestiques 

Vous savez tous combien il était charitable, bon, 
affable, toujours prêt à rendre service. Puisse l'hommage 
rendu à cet homme de bien par les nombreux amis qui 
l'accompagnent aujourd'hui à sa dernière demeure, 
apporter un soulagement à l'immense douleur de son 
épouse et de leur unique enfant. 

Au nom de la Société d'Emulation.

Hippolyte Joseph CALUYER Père (1821-1852)

Daguerréotypiste itinérant
Fils d’un marchand, Hippolyte Joseph Caluyer est né le 13 avril 1821 à Oisy-le-Verger (Pas-de-Calais). Dans les années 1840, il vit à Paris où naîtra, le 16 avril 1847, son fils, prénommé comme lui Hippolyte Joseph, qui sera photographe à Cambrai (Nord). On sait peu de choses de la carrière de daguerréotypiste itinérant du père. Deux daguerréotypes signés de lui ont été conservés et sont visibles sur Internet. L’un est un beau portrait de l’auteur Henrik Tollens (1780-1856) ; l’autre, fait en extérieur, représente un groupe de dix personnes, sans doute une famille. Sur l’étiquette collée au dos, Hippolyte Caluyer précise qu’il est aussi peintre en miniature -sans doute son métier initial- ; qu’il donne des leçons de Daguerre et que la ressemblance de ses portraits est \"infaillible\". Rhétorique habituelle aux diffuseurs du daguerréotype en province. On sait aussi que son nom est associé à Hermann Bückmann(1820-1884), photographe hollandais.

\"Peintre en daguerréotype ambulant\", Hippolyte Joseph Caluyer est décédé le 11 juillet 1852 à Douvrin (Pas-de-Calais) où il était de passage, étant domicilié de fait à Paris. Sa veuve, Uranie Augustine Courchelle, épousera en secondes noces Thomas Hyacinthe Cazé (1825-1890) ; sans doute s’agit-il du H. Cazé, photographe à Cambrai durant les années 1870 dont le successeur sera Hippolyte Joseph Caluyer fils.

 

Hippolyte Joseph CALUYER Fils 

Hippolyte Joseph Caluyer est né le 16 avril 1847 à Paris. il est le fils d’Hippolyte Joseph Caluyer (1821-1852) peintre en miniature et daguerréotypiste itinérant et de Uranie Augustine Courchelle. Le jeune Hippolyte n’a que cinq ans quand son père décède à Douvrin (Pas-de-Calais) où il était de passage. C’est sans doute peu après que sa veuve quitte la capitale et s’installe à Cambrai (Nord). Là, son fils va se faire remarquer à l’école par ses dons pour le dessin. Son père avait pratiqué le daguerréotype ; lui va s’intéresser à la photographie. Durant les années 1870, l’un des photographes cambraisiens qui a pignon sur rue est H. Cazé, sans doute Thomas Hyacinthe Cazé ((1825-1890) qui sera le second mari d’Uranie Courchelle. Au dos de ses photos, Cazé précise que pour ses photos miniatures, il emploie le procédé mis au point par Hippolyte Caluyer. Ce dernier lui aurait succédé après 1882 dans l’atelier situé 11, rue Porte Robert. Photographe de talent et personnalité locale, Hippolyte Joseph Caluyer a été membre de la Société française de photographie de 1879 à 1885 et membre de la Société d’émulation de Cambrai à partir de 1887. Il est décédé le 8 novembre 1893. Sa veuve, née Cléophine Amicie Stella Delacourt (1860-1946), poursuivra l’activité quelque temps avant de céder le fonds de commerce à Joseph Bastien. Comme d’autres photographes madame veuve Caluyer s’intéressait beaucoup au spiritisme. Au début des années vingt, elle vivait à Rambouillet (Yvelines) chez sa fille unique qui avait épousé Charles Bourse, un teinturier dont elle avait eu deux filles. Début novembre 1923, de retour à Rambouillet après quelques jours d’absence, Charles Bourse et sa femme constatèrent que leur fille aînée, Marie-Thérèse, alors âgée de 16 ans, avait disparu. Elle s’était enfuie avec sa grand-mère. En février 1924, Marie-Thérèse Bourse n’ayant toujours pas réintégré le domicile familial, ses parents déposèrent une plainte contre Mme veuve Caluyer pour séquestration de mineure.

source : Portrait Sépia

23 avril 2011

Douai - Courleux & Cébé

  • P. COURLEUX et J. CEBE
  • Enseigne : Photographie Centrale
  • Début Activité : 1862 
  • Adresse Amiens : 8 passage de la Renaissance près de la Place Périgord - 31 Rue Porte de Paris 
  • Adresse Douai : 17 Sur le Barlet
  • Adresse Abbeville : 111 Chaussée du Bois (P.COURLEUX puis Georges COURLEUX). Georges COURLEUX est devenu éditeur de musique à Paris, 8 rue Mandar jusqu'à son décès en 1895. Il sera remplaçé par DUPONT

Victor COURLEUX, neveu de Prosper COURLEUX qui était lui aussi photographe d'abord à Saint-Quentin, puis à Reims. (Enseigne: Photographie Industrielle et Artistique) - Adresse St Quentin : 3 place du Lyçée et 42 Rue du faubourg Cèrés

Victor est entré à la Société Française de Photographie en 1876 et est sorti en 1885.

Il a ouvert un atelier photographique à St Quentin, 3 Place du Lycée au début des années 1870 où il a exercé jusqu'au début des années 1890. Reprenant l’activité de M. Abel Isidore Bordéria également installé Reims (témoin à son mariage à Reims 1873-11-06).

En 1886, Victor crée un studio photographique à Reims, au 42 rue du Faubourg Cérès au rez de chaussée (ouvert tous les jours sauf le mardi) devenu le 42 de l'Avenue Jean-Jaurès .

Son beau frère : Jacques Christian Strohm von Dürrheim naît à Schwenningen dans le Wurtemberg . En 1900 il rend visite à sa demi-soeur Joséphine Courleux (épouse de Victor Courleux qui fonda le premier studio d'art photographique à Reims, 42 rue du Faubourg Cérès.à Reims). Christian Strohm se perfectionne auprès de son beau-frère Victor COURLEUX dans l'art de la photographie. En 1902, il fait une demande de séjour en France avec option de naturalisation obtenue en 1904 sous le nom de Christian Strohm. Quelques années plus tard, il reprend son magasin "en 1904". Jusqu'au décès de Victor Courleux (en 1912), il laissera le nom de ce dernier sur l'enseigne du magasin : "Photographie Courleux succ. Ch. Strohm". L'enseigne portera ensuite l'inscription "Strohm, succ. de V. Courleux". En 1919, le nom Strohm figurera seul. En décembre 1924, Jean Diblik entre en possession du magasin de photographie de Christian Strohm. (Source descendance : Courleux)

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7 août 2016

Boulogne et Etaples - Caron

  • Louis CARON COUSIN (1847 1931) - Etaples formé par Gustave SOUQUET (1805 1867) qui fut précurseur de la photographie à Etaples dont les premiers clichés remontent à 1850
  • Achille Adolphe CARON CALOIN fils (10-03-1888  / 02-10-1947) - Etaples (petit-fils de Gustave Souquet, maire d'Étaples)
  • Achille Louis Ernest CARON CALOIN petit-fils (1912 / 22-01-1996) - Etaples
  • Maison Fondée en 1899
  • Adresse à Etaples - Rue de Rosamel
  • Adresse à Boulogne Sur Mer - 30 Rue Victor Hugo / 51 Rue Victor Hugo (face a la Société Générale) / 3 rue des Pipots

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C´est une véritable photo en noir et blanc représentant l'église de "Le Touquet" détruite par un bombardement allemand durant la "Seconde Guerre Mondiale" Présence du prêtre au milieu des ruines- Format 6,5 x 10,5 cm - En réalité grâce aux explications fournies par un amateur de la localité, le cliché a été réalisé en 1944 par le fils du photographe figurant au dos et collée sur les cartes de son père.

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5 juin 2011

Buizard - Paris

  • BUIZARD C. - Paris
  • Début Activité : 1890
  • Enseigne : "Photographie du Pont de Fer"
  • Adresse : 14 Boulevard Poissonnière (3eme etage) et 20 Avenue des Ternes (rez de chaussée)
  • Successeur de Edouard Buizard

 

  • Charles Edouard BUIZARD
  • Début Activité : 1873
  • Adresse : 9 puis le 23 (en 1875) Rue de Clignancourt - 14 Boulevard Poissonnière
  • Vend à Charrière - C. Pierre et à C.Buizard

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22 juillet 2016

Saint Omer - Houppe

  • Célestin HOUPPE (1844-1894) - St Omer - Peintre et Photographe
  • Enseigne : Photographie Militaire (Prix Spécial pour l' Armée)
  • Début Activité : ? mais document philatelique datant de Mai 1872 retrouvé
  • Adresse : 11 Place de L' Arsenal
  • Succursale à Aire Sur la Lys - 49 Rue de Biennes puis 12 Rue des Carbottes (associé avec Charles Landouzy de Calais)

Célestin Houppe: peintre et photographe qui débute à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais) dans les années 1860, puis qui ouvre un atelier à St-Omer (Pas-de-Calais) au 11 Place de l’Arsenal vers 1865. Il indique “Spécialité d’agrandissements et reproductions”. C. Houppe exerce toujours à l'adresse d'Aire-sur-la-Lys dans les années 1870, jusqu'au début des années 1880. Il est un temps associé avec Charles Landouzy installé à Calais dans les années 1880

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15 août 2011

Lille - Leroy

  • Alphonse. LEROY - Graveur et Photographe
  • Début Activité : 1888 à lille
  • Adresse : 66 / 77 Rue Gambetta

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  • Alphonse LEROY - Tourcoing Sa veuve continue l' atelier après sa mort
  • Début Activité : vers 1895
  • Adresse : 252 Boulevard Gambetta

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Alphonse Leroy (1820-1902) est un graveur français.

Alphonse Leroy est né à Lille d’une famille lilloise connue depuis le XVIIe siècle pour son activité dans les industries de l’huile. Ces origines expliquent qu’à ses dons artistiques, il ajoute et adapte toutes les possibilités techniques offertes par le XIXe siècle, tant dans le domaine de la gravure que dans celui de la photographie. C’est à Paris, à partir de 1844, que se déroule sa carrière artistique.

Formé par Charles Cousin, possédant un atelier au Louvre, il fut proche de Carolus-Duran, de Camille Corot, de Cabanel, des frères Goncourt, d'Hector Hanoteau, de Paul Gachet, enseignant la gravure à ce dernier. Il fut remarqué et soutenu par Émilien de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-arts, qui sut très vite apprécier ses talents de graveur et devint son ami. Pendant la Commune, il réalisa sept photographies des barricades et de la mort de Monseigneur d'Arboy, d'après des dessins de Félix Philippoteaux.

En 1872, il intégre la Société des éclectiques avec son ami Gachet. Réunis autour d'Achille Ricourt, Aglaüs Bouvenne, Éva Gonzalès, les graveurs, esthètes, poètes formant cette société avaient pour but de venir en aide aux artistes en difficulté. Une réunion autour d'un déjeuner était organisé chaque mois, souvent immortalisée par une gravure de l'un des membres.

Alphonse Leroy rentre à Lille en 1888 et devient professeur de gravure aux écoles académiques. On connaît les succès de ses élèves : Georges Buisset, Louis Danel, Arthur Mayeur, Edmond Pennequin et Émile Théodore, Omer Désiré Bouchery, qui, quarante ans encore après la disparition de Leroy, donnera un témoignage tendre et émouvant sur son vieux maître.

Leroy fut l’un des fondateurs de l’Union artistique du Nord et présida la commission du musée Wicar.

Excellent dans toutes les techniques de la gravure, il s’illustra plus particulièrement dans la gravure d’interprétation. Il mourut à Lille en 1902, laissant trois grands recueils d’après les maîtres, de nombreux ouvrages illustrés, un fonds important de dessins et gravures (65 cuivres conservés à la Chalcographie du Louvre, 188 gravures recensées), et de très nombreuses photos d’artistes, dont d’admirables portraits de Corot et Manet.

Si le Palais des beaux-arts de Lille possède un fonds d’atelier considérable de Leroy (dessins, gravures), d’autres musées ne sont pas en reste, en France, aux États-Unis, au Mexique (Biblioteca Panizzi, San Fernando, Santa Fe).

Amis et élèves ont peint son portait : François Bonvin, Omer Bouchery, Désiré-Auguste Ghesquière, Hector Hanoteau, Arthur Mayeur.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_Leroy


24 août 2011

Boulogne/Mer - Meys

  • Maurice MEYS - (1853 – 1937) - Boulogne sur Mer
  • Enseigne : Photographie Artistique du Sport
  • Début Activité : 1885
  • Adresse : 67 Boulevard Daunou (Le 99 en 1900 )

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Né à Paris en 1853, il a fait ses études au Lycée Chaptal, avant d’être attiré par les arts et la photographie. En 1895, au Maroc, il couvre pour L’Illustration la guerre entre Rifains et Espagnols. Porteur de la carte de correspondant n°1 de l’Illustration, il est le seul reporter à pouvoir s’insinuer entre les lignes des combattants d’où il rapportera des photos exclusives publiées par le magazine. Grand voyageurs, il a ramené de ses périples nombreuses vues qu’il a ensuite utilisées pour ses « conférences spectacles » qui connurent un succès certain. Sa seule contribution en couleur a été la série de 6 photos publiées le 20 Juin 1908 (n°3.408). Elle porte sur différents aspects de Boulogne et des environs en hiver. Pour l’occasion, il est gratifié du titre de « correspondant de l’Illustration à Boulogne-sur-Mer ». Maurice Meys est décédé en octobre 1937. 

Un article sur la Vie du Photographe Maurice MEYS :

http://www.imag-in-pyrenees.com/maurice_meys.html


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