Cambrai - Cazé
- Hyppolite CAZE (1825-1890) - Cambrai
- Début Activité :
- Adresse : 17 Rues des Liniers
- Peintre et Photographe
- Vend à CALUYER vers 1880
Fils d’un cultivateur, Thomas Hyacinthe Cazé est né le 29 juillet 1825 à Sorel-le-Grand (Somme). Il est possible que sa carrière de photographe à Cambrai (Nord) ait débuté durant les première années 1860. Cazé est lié à la famille Caluyer. A une date inconnue, il épousera Uranie Augustine Courchelle qui était veuve d’Hippolyte Joseph Caluyer père (1821-1852), daguerréotypiste itinérant. En tant que photographe, il utilisera le procédé de photominiature d’Hippolyte Joseph Caluyer fils (1847-1893). Ce dernier lui succèdera après 1884 dans l’atelier du 17, rue des Liniers. Cazé ne s’est pas contenté d’être le principal photographe portraitiste cambraisien du Second Empire, on lui doit aussi des vues et monuments de sa ville. Rentier, il est décédé le 6 avril 1890, deux semaines avant son épouse.
- Hyppolite Joseph CALUYER - Cambrai (Peintre photographe, décédé le 08 novembre 1893)
- Début Activité : 1875
- Adresse : 17 Rue des Liniers puis 11 Rue Porte Robert
- Sa veuve exploite lui succède quelques temps vers 1895
- Membre de la SFP (entré en 1879, sorti en 1885) / Membre de la Société d' Emulation de Cambrai entré le 26 Octobre 1887.
- Vend à Joseph Bastien
- Joseph BASTIEN (avec Pegot vers 1897)
- Début Activité : 1889
- Enseigne : Photographie Caluyer
- Adresse : 11 Rue Porte Robert / Rue de l' Ecu de France
Hippolyte Caluyer, que nous avons la douleur
d'accompagner aujourd'hui au champ du repos, fut
membre de la Société d'Emulation et de la Commission
de l'Ecole de dessin. C'est au nom de ses collègues et
amis que je vais adresser un suprême adieu au vaillant
artiste qu'une mort prématurée vient d'arracher à
l'amour des siens et à l'affection de ses nombreux amis.
Arrivé encore enfant à Cambrai, il fit d'excellentes
études à l'institution de M. Bédorez, et se fit bientôt
remarquer par d'heureuses dispositions pour les arts du
dessin. Il suivit avec de brillants succès les cours de
notre école communale, où il puisa les premières notions
d'un art qu'il devait porter au plus haut degré de
perfection. Peu après, clans un discours de distribution
de prix, son professeur, M. Berger, déclarait que ce
jeune sujet pouvait déjà lutter avec les plus anciens et
les meilleurs élèves.
Pendant la guerre de 1870 il fut incorporé dans la
garde nationale mobilisée de Cambrai, qui, réunie aux
bataillons du Caleau et d'Avcsnes, forma le 46e
régiment mobile. Nommé sous-lieutenant, il assista,
sous le commandement suprême du général Faidherbe,
aux batailles de Pont-Noyelles, Bapaume et St-Quentin,
où il fit bravement son devoir.
suivant toutes les expositions pour comparer ses essais
avec les oeuvres des maîtres, et s'efforçant d'atteindre
leur perfection. En 1875, il reprit à son compte l'atelier
de photographie dont la réputation ne cessa de grandir,
et lui acquit bientôt une grande notoriété et une clientèle
d'élite. Ses efforts continus, son goût artistique, le soin
apporté à toutes ses oeuvres le firent connaître et
apprécier du monde des arts,et à la grande exposition de
photographie, qui eut lieu en 1886 à Douai, ses collègues
lui décernèrent au concours la plus haute récompense,
un diplôme d'honneur.
Cette supériorité d'exécution, si hautement reconnue,
le fit choisir pour reproduire par la photographie dans
un ouvrage de Paléographie musicale publié sous les
auspices du Ministre des Beaux-Arts, des manuscrits
très anciens de Plain-Cliant, dont l'état de vestusté et
les textes frustes à peine visibles rendaient la lecture
difficile. Il sut cependant faire ressortir ces caractères
rongés par le temps et mériter les félicitations des
éditeurs.
Monsieur d'Havrincourt le chargea ensuite de
l'illustration d'un grand ouvrage sur L'histoire et la
généalogie de sa famille. De cette collaboration est sorti
un livre entièrement remarquable dont nous avons pu
apprécier le texte érudit et les planches artistiques dans
le bel exemplaire que M. Caluyer a offert à la
Bibliothèque de la Société.
Dans ces dernières années, la chimie fit faire à la
photographie des progrès rapides ; des méthodes toutes
nouvelles furent appliquées. Caluyer fit de nombreux
voyages pour se tenir au courant de la science, et c'est
aux efforts du temps, le souvenir de ceux qui nous sont
chers. 11 sut vaincre les difficultés sans nombre de cette-
méthode difficile, et devint un maître en obtenant des
épreuves d'une vigueur et d'une netteté que les procédés
ordinaires ne peuvent imiter et qu'aucun de ses
confrères ne put surpasser. D'ailleurs jamais rien de
médiocre ne sortit de son atelier. Il tenait avant tout à
sa réputation d'artiste, et au besoin multipliait les
clichés jusqu'à complète satisfaction.
Ses succès à l'Ecole de dessin, la nature de ses
occupations, ses aspirations artistiques le désignèrent au
choix de la Municipalité, et au mois de juillet 1882 il fut
nommé membre de la Commission de l'Ecole de dessin.
Sa compétence, le zèle qu'il montra dans l'exercice de
ses fonctions, le dévouement dont il fit preuve, lui
valurent, à la réorganisation de l'école en novembre
1890, le titre de délégué de l'inspection de l'ensei-
gnement du dessin.
En octobre 1887, la Société d'Emulation fut heureuse
de posséder parmi ses membres cet artiste de talent.
Il ne tarda pas à y marquer sa place par sa haute
compétence dans toutes les questions d'art et son
empressement a enrichir les Mémoires de magnifiques
reproductions de monuments de Cambrai, parmi
lesquels nous noterons particulièrement le jubé et les
bas-reliefs du choeur de l'Eglise St-Géry. Aussi quand
il s'agit de la publication de l'ouvrage « Souvenir des
Fortifications de Cambrai » entreprise sous les auspices
de la Société, ses collègues n'hésitèrent pas à lui
en confier l'illustration.
rageusement à l'oeuvre, et excité peut-être par le
pressentiment qu'elle devait être le digne couronnement,
de sa carrière, il s'efforça d'achever ce travail. Tous les
clichés sont terminés et plus de la moitié sont reproduits
par la phototypie. La mort est venue le surprendre
comme son collègue et ami M. Durieux, avant qu'il
n'ait pu voir le succès de l'oeuvre. Pour lui, je puis
répéter encore qu'il est mort sur la brèche, mettant au
service de sa ville d'adoption toutes ses forces, son
âme entière jusqu'à son dernier souffle.
Par cette oeuvre, sa mémoire survivra chez nos
enfants pour lesquels il aura contribué à conserver un
souvenir durable de la vieille forteresse, appelée en
grande partie à disparaître. Elle leur rappellera l'état
actuel des morceaux qui seront conservés et leurs
abords anciens avant qu'ils ne soient isolés de l'enceinte
continue.
Son ardeur au travail, sa constante préoccupation de
bien faire, affaiblirent sa santé sans le décider à modérer
ses efforts. Malgré les soins dévoués de la digne
compagne de sa vie,sa collaboratrice,la mort impitoyable
est venue l'arracher à la dignité modeste d'un foyer où
il donnait l'exemple de toutes les vertus domestiques
Vous savez tous combien il était charitable, bon,
affable, toujours prêt à rendre service. Puisse l'hommage
rendu à cet homme de bien par les nombreux amis qui
l'accompagnent aujourd'hui à sa dernière demeure,
apporter un soulagement à l'immense douleur de son
épouse et de leur unique enfant.
Hippolyte Joseph CALUYER Père (1821-1852)
Daguerréotypiste itinérant
Fils d’un marchand, Hippolyte Joseph Caluyer est né le 13 avril 1821 à Oisy-le-Verger (Pas-de-Calais). Dans les années 1840, il vit à Paris où naîtra, le 16 avril 1847, son fils, prénommé comme lui Hippolyte Joseph, qui sera photographe à Cambrai (Nord). On sait peu de choses de la carrière de daguerréotypiste itinérant du père. Deux daguerréotypes signés de lui ont été conservés et sont visibles sur Internet. L’un est un beau portrait de l’auteur Henrik Tollens (1780-1856) ; l’autre, fait en extérieur, représente un groupe de dix personnes, sans doute une famille. Sur l’étiquette collée au dos, Hippolyte Caluyer précise qu’il est aussi peintre en miniature -sans doute son métier initial- ; qu’il donne des leçons de Daguerre et que la ressemblance de ses portraits est \"infaillible\". Rhétorique habituelle aux diffuseurs du daguerréotype en province. On sait aussi que son nom est associé à Hermann Bückmann(1820-1884), photographe hollandais.
\"Peintre en daguerréotype ambulant\", Hippolyte Joseph Caluyer est décédé le 11 juillet 1852 à Douvrin (Pas-de-Calais) où il était de passage, étant domicilié de fait à Paris. Sa veuve, Uranie Augustine Courchelle, épousera en secondes noces Thomas Hyacinthe Cazé (1825-1890) ; sans doute s’agit-il du H. Cazé, photographe à Cambrai durant les années 1870 dont le successeur sera Hippolyte Joseph Caluyer fils.
Hippolyte Joseph CALUYER Fils
Hippolyte Joseph Caluyer est né le 16 avril 1847 à Paris. il est le fils d’Hippolyte Joseph Caluyer (1821-1852) peintre en miniature et daguerréotypiste itinérant et de Uranie Augustine Courchelle. Le jeune Hippolyte n’a que cinq ans quand son père décède à Douvrin (Pas-de-Calais) où il était de passage. C’est sans doute peu après que sa veuve quitte la capitale et s’installe à Cambrai (Nord). Là, son fils va se faire remarquer à l’école par ses dons pour le dessin. Son père avait pratiqué le daguerréotype ; lui va s’intéresser à la photographie. Durant les années 1870, l’un des photographes cambraisiens qui a pignon sur rue est H. Cazé, sans doute Thomas Hyacinthe Cazé ((1825-1890) qui sera le second mari d’Uranie Courchelle. Au dos de ses photos, Cazé précise que pour ses photos miniatures, il emploie le procédé mis au point par Hippolyte Caluyer. Ce dernier lui aurait succédé après 1882 dans l’atelier situé 11, rue Porte Robert. Photographe de talent et personnalité locale, Hippolyte Joseph Caluyer a été membre de la Société française de photographie de 1879 à 1885 et membre de la Société d’émulation de Cambrai à partir de 1887. Il est décédé le 8 novembre 1893. Sa veuve, née Cléophine Amicie Stella Delacourt (1860-1946), poursuivra l’activité quelque temps avant de céder le fonds de commerce à Joseph Bastien. Comme d’autres photographes madame veuve Caluyer s’intéressait beaucoup au spiritisme. Au début des années vingt, elle vivait à Rambouillet (Yvelines) chez sa fille unique qui avait épousé Charles Bourse, un teinturier dont elle avait eu deux filles. Début novembre 1923, de retour à Rambouillet après quelques jours d’absence, Charles Bourse et sa femme constatèrent que leur fille aînée, Marie-Thérèse, alors âgée de 16 ans, avait disparu. Elle s’était enfuie avec sa grand-mère. En février 1924, Marie-Thérèse Bourse n’ayant toujours pas réintégré le domicile familial, ses parents déposèrent une plainte contre Mme veuve Caluyer pour séquestration de mineure.
source : Portrait Sépia