Collection de Fèves Épiphanie - Ardres (Pas de Calais 62)
- Collection de 6 Fèves Janvier 2019 - Boulangerie de Bois en Ardres
Des fèves à l’effigie des monuments d’Ardres
La Boulangerie du Village proposera dès ce mercredi 26 décembre des galettes comportant chacune une fève à l’effigie de six monuments ardrésiens. Avis aux collectionneurs !
La famille Masset, qui dirige la Boulangerie du Village avec leur ouvrier Nicolas, devrait voir passer de nombreux fabophiles au lendemain de Noël. C’est à partir du mercredi 26 décembre que les collectionneurs pourront venir acheter les galettes comportant des fèves mettant à l’honneur Ardres. En tout, six ont été créés, à l’effigie des monuments de la ville : l’église Saint-Jospeh, l’église Notre-Dame en Ardrésis, la chapelle des Carmes, le monument aux morts, la mairie et le lac d’Ardres.
Un mois de mise en vente
C’est Élise Masset, fille de Christine et Laurent, qui a pris les photos qui égayent ces fèves. « Nous avons été contactés en mars dernier par Panessiel, une entreprise qui fabrique des fèves en France. J’ai pris les photos et on en a commandé 600 en tout. C’est un gros investissement ».
La vente des galettes sera lancée mercredi 26, et durera jusqu’à la fin du mois de janvier. Trois garnitures seront proposées : frangipane, pomme et caramel, une nouveauté. Autant de formats sont disponibles à l’achat : individuel (environ 200 grammes pour 1,5 euro mais sans fève), super ou hyper (entre 10,9 et 13,9 euros).
Pour les impatients (ou ceux au régime), une boîte collector existe et propose les 6 fèves au prix de 18 euros. « Nous serons les seuls cette année à proposer une telle collection », signale Élise Masset. Nul doute que le record de vente de galettes devrait être aisément battu par la Boulangerie du Village, qui existe depuis 11 ans. (Par Nord Littoral | Publié le 26/12/2018)
Constantin Senlecq, l’inventeur ardrésien, illustre la boîte collector comportant les six fèves. 600 d’entre elles ont été commandées par la boulangerie.
Constantin-Louis Senlecq est né le 9 octobre 1842 à Fauquembergues. Son père est distillateur. Après ses études secondaires, il entre dans une école de notariat à Saint-Omer. Il y fait la connaissance d’un colonel du génie, qui fréquente le même restaurant que lui. Ce polytechnicien l’initie à la galvanoplastie, procédé qui permet de préserver un objet de l’oxydation ou d’en faire une empreinte, en appliquant sur sa surface un dépôt métallique par électrolyse. Passionné de sciences, Constantin Senlecq étudie cette technique et met au point sa première invention : un vernis conducteur rendant possible la galvanisation sur les végétaux.
Le télectroscope : ancêtre de la télévision
Dans le même temps, il termine ses études et achète une charge de notaire à Ardres. En 1875, il doit instruire une succession en Angleterre. Il décide d’apprendre l’anglais et, pour se perfectionner, s’abonne à une revue de langue anglaise, la Scientific American, qui l’informe également des progrès de la physique. C’est là qu’il découvre, en 1876, l’invention du téléphone par Graham Bell. Il émet alors l’hypothèse que, si la parole peut être transmise électriquement le long d’une ligne télégraphique, l’image peut l’être elle aussi. Il travaille ainsi, dès 1877, sur un appareil utilisant les particularités physiques, et notamment les propriétés photosensibles, du sélénium. Il appelle son invention le télectroscope et écrit à son ami physicien Hallez d’Arros : Grâce à mon appareil […], la vision à distance vient de cesser d’être un rêve chimérique. Dès maintenant, elle est une réalité. Il en dépose le modèle deux ans plus tard à l’Académie des Sciences de Paris, alors que le téléphone est encore très peu connu en France et que le phonographe d’Edison n’en est qu’à ses balbutiements. La presse française et étrangère en rend compte et célèbre son inventeur. Un article du Scientific American le qualifie de rival d’Edison.La France, y est-il écrit, pays natal de la photographie, vient de donner à l’humanité une seconde merveille, la transmission des images à distance. Vous vous assoirez devant l’appareil de Senlecq à New York et votre image ne tardera pas à apparaître sur l’écran d’une lanterne magique à Boston.
Devant l’engouement suscité par le télectroscope, Constantin Senlecq décide de déposer un brevet en 1907 et le propose à plusieurs industriels. Mais il est contraint d’abandonner ses travaux, découragé par la somme qui lui est demandée pour construire son appareil et par le manque d’intérêt montré par l’Académie des Sciences, pour qui le problème de la transmission des images [est] une utopie irréalisable.
Inventeur touche-à-tout
Il délaisse donc la vision à distance et s’intéresse désormais à l’aéronautique. En 1886, il publie une brochure intitulée : Navigation aérienne, système d’aérostat plus lourd que l’air s’élevant et se maintenant à une hauteur voulue dans l’atmosphère par une force mécanique infiniment réduite. Son système mêle les avantages de l’aérostat gonflé à l’hydrogène et de l’hélice propulsée par un moteur électrique. Il a en effet l’idée d’associer une hélice ascensionnelle à une hélice directionnelle et de fixer la nacelle à un ballon. Mais cet essai de dirigeable ne semble pas avoir eu d’influence sur le développement de la navigation aérienne.
Le 26 mai 1910, le sous-marin Pluviôse est éperonné par un paquebot en rade de Calais, avec 27 hommes à son bord. Il n’y aura aucun survivant. Ému par ce naufrage, Constantin Senlecq imagine une "cloche" permettant d’accéder au bateau immergé pour secourir l’équipage emprisonné dans le submersible. Il propose cet appareil de sauvetage au ministre de la Marine.
Scientifique autodidacte, chercheur touche-à-tout, il réfléchit de même à une évolution de son métier. Le travail de notaire ne le passionne pas et il s’intéresse à la gestion de patrimoine, et plus particulièrement à la finance. Il publie ainsi L’or et l’argent dans la circulation monétaire. Le monométallisme or, cause prépondérante de la ruine agricole et industrielle.
Lorsque la Maison de la radio est inaugurée en 1966, le nom de Constantin Senlecq est cité comme étant l’un de ceux qui ont contribué à l’invention de la télévision. Il est l’un des premiers à avoir pensé et réalisé un système capable de transmettre l’image. Il dit lui-même : Je ne sache pas que personne ait songé avant moi à la construction d’un appareil destiné à transmettre les vibrations de la lumière et je crois être fondé à revendiquer la priorité de cette découverte. Véritable ironie du sort, Constantin Senlecq, mort en 1934, a pu avoir connaissance des succès des essais de télévision mécanique obtenus par Charles-Francis Jenkins et John Logie Baird mais, devenu aveugle, il n’a jamais pu voir les premières images télévisées. (Source Archives du Pas de Calais)