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L' Atelier des photographes du XIX siecle
22 juillet 2020

La Bourse du Travail

  • En 1861, la construction d’un lavoir municipal était décidée. Il se situera place Crèvecoeur, face à la mairie de Saint-Pierre-lès-Calais, l’actuel palais de justice. L’école primaire supérieure y était installée, dotée d’un minuscule gymnase, ainsi que le palais de justice, l’octroi, le conseil des prud’hommes. Dans la soirée du 20 mars 1918, des torpilles allemandes touchaient l’aile sud du lavoir.
  • La bourse du travail a été construite sur la place Crévecoeur sur l'emplacement de l'ancien lavoir, en face du palais de justice et à côté de l'église, dans le cadre des grands travaux des années trente. Le bâtiment fut conçu pour être mis à disposition des syndicats de Calais. Ce bâtiment était également conçu pour servir de marché couvert. Les travaux commencèrent en juillet 1937 et furent terminés peu de temps avant la guerre et non inaugurés officiellement. Le bâtiment fut réquisitionné par les Allemands pendant la guerre. Le marché couvert a été restauré en 1994 et des travaux de restauration des façades extérieures ont été entrepris en 1998. 
  • Poyé Roger (architecte à Calais entre 1911 et 1958) Ingrand Max (peintre) Ingrand Paule (peintre) Coin (sculpteur)

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La première pierre de la Bourse du Travail, fut posée le 17 avril 1938, à l’occasion du cinquantenaire de l’Union Française des Ouvriers Tullistes, en présence de délégués de Caudry et de Nottingham, par M. Auguste Boulanger. Elle fut scellée près de l’entrée, à l’intérieur de l’édifice. Un banquet de 200 couverts compléta la cérémonie.

Haute de 28 m, la Bourse du Travail vit sa construction projetée le 29 février 1936 et commencée le 20 août 1937.

Terminée en 1939, la Bourse du Travail devait être inaugurée en octobre. Séance du Conseil Municipal du 25 août 1939 (huit jours avant la déclaration de guerre) : les édiles votèrent une subvention de 5 000 francs pour les frais d’inauguration, soirée artistique en la salle des fêtes, manifestation sportive place Crèvecœur, et banquet. Les invitations étaient déjà imprimées quand la déclaration de guerre fit reculer la cérémonie et, en fait, la Bourse du Travail ne fut jamais officiellement inaugurée.

A la Bourse du Travail, la salle Auguste-Boulanger perpétue le souvenir d’un militant ouvrier (de gauche) qui fut conseiller municipal pendant une trentaine d’années, jusqu’en 1939. Elu en 1912 au Petit-Courgain pour la première fois Secrétaire de l’Union des Syndicats Ouvriers.

La construction de la Bourse du Travail et du marché couvert répondait davantage au souci de lutter contre le chômage, plutôt qu’à une nécessité urgente. Le ministre de l’Intérieur Marx Dormoy accorda, en 1937, une subvention de 1 720 000 francs, pour ce projet estimé à 7 196 295 francs. Le reste fut couvert par emprunt. Les premières adjudications furent faites le 29 juin 1937. (architecte, M. Poyé).

La bourse du travail fut construite à l’emplacement laissé vacant par la démolition du « lavoir », en 1914-18 et transformé en square, terrain de 872,66 m².

Au rez-de-chaussée, se trouve le marché couvert, avec 38 étals pour la vente de la viande de la boucherie et de charcuterie et des comestibles. Au sous-sol, des caves dépendent directement de ce marché, avec resserres métalliques et grillagées, poste d’eau, chauffage central, etc.

L’entrée de la Bourse du Travail est aménagée au rez-de-chaussée en façade principale sur la place Crèvecœur. Elle est surmontée d’un haut-relief de Coin Robert, statuaire à Lille.

Au 1er étage, existe une galerie d’accès, huit bureaux de syndicats, une salle de réunion pour 60 à 80 personnes, une salle de réunion pour 150 à 200 personnes, et les services annexes.

Au 2e étage, huit bureaux de syndicats, une bibliothèque, et le rez-de-chaussée de la grande salle de réunion où ont lieu les meetings, fêtes, galas de boxe ou de catch, etc. (855 fauteuils et 196 strapontins).

Au 3e étage, deux bureaux de syndicats, la galerie de la grande salle de réunion, quatre salles d’archives et des services annexes.

Au 4e étage, enfin, il y a trois salles d’archives.

Le marché couvert de la Bourse du Travail fut mis en service en août 1942. Les Allemands avaient occupé le rez-de-chaussée depuis leur arrivée à Calais et venaient d’en lever la réquisition.

Après avoir été occupé par les allemands, l’édifice fut endommagé par des bombardements. A la libération, l’administration l’utilisa, en y installant un centre d’accueil et un garde-meubles. Un poste militaire français de météorologie s’y trouvait. Le Conseil Municipal du 10 août 1945 décida la création d’un poste de concierge, qui devait, de préférence, revenir à un déporté, retour d’Allemagne, et remplissant les conditions.

QUI ETAIT ROGER POYÉ ?

Né à Bailleul en 1885, Roger Poyé accumule très jeune les succès aux concours des sociétés d‘architecture. ll travaille à Lens avant d'obtenir, en 1913, son inscription sur la liste des architectes admis à présenter et à diriger des travaux pour des communes. C'est au titre d'architecte agréé qu'il travaille à la reconstruction de Calais après la Grande Guerre. Il se marie avec une professeur de dessin exerçant au collège Sophie Berthelot.
Tout en étant impliqué dans le fonctionnement de l'Ecole des Arts Décoratifs et Industriel, il est sollicité pour de nombreuses missions d'urbanisme au titre d’ « architecte conseil de la ville », poste qu’il occupe entre 1928 et 1944.
Mais Roger Poyé ne travaille pas que pour la municipalité calaisienne : il est engagé par des particuliers désireux de transformer leur habitat ou leur boutique, et par des organismes divers comme la Chambre de Commerce, la Caisse d'Epargne, l’administration des Hospices... On lui doit entre autres la Bourse du Travail, la Maternité, le bâtiment de l'Automobile Club du Nord de la France au 74 boulevard Jacquard, l’ancienne école primaire supérieure de garçons de la rue de Vic... ou encore l'église Notre-Dame des Armées aux Cailloux. Si son style, moderne et fonctionnel, ne fait pas forcément l‘unanimité, l‘empreinte de Roger Poyé dans notre ville est considérable. Aucune rue de la cité des Six Bourgeois ne porte pourtant son nom, souvent ignoré des Calaisiens.

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