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L' Atelier des photographes du XIX siecle
5 mai 2018

Sainte Catherine les Arras - Joseph Quentin

Joseph Philibert Quentin

D’abord cordonnier puis “naturaliste-préparateur”, Joseph Quentin, né dans une modeste famille de Neuville-Saint-Vaast le 22 décembre 1857, se déclare photographe en 1894. Ses premiers clichés datent de 1891. Il devient, la même année, photographe officiel de la préfecture.

Arras le connaît pour ses clichés des monuments de la ville et pour son reportage sur le démantèlement des fortifications. La médiathèque conserve d'ailleurs quatre albums.

Lens le connaît pour ses remarquables photographies du fond de la mine. Photographe officiel des Houillères de Lens, Béthune et de Marles, il fixe des scènes de vie quotidienne des mineurs qui susciteront l’enthousiasme à l’Exposition universelle de Paris en 1900.

Joseph Quentin fonde, en 1900, la section arrageoise de l’Union photographique du Pas-de-Calais.

S’il fuit la Grande Guerre avec sa famille et s’installe à Paris, le photographe revient à Arras en février 1918 et au printemps 1919 pour livrer un reportage saisissant sur les destructions inouïes de la ville.

Article de La Voix du Nord - 22/12/2013

Né dans une famille de carriers de l’Artois, tour à tour violoniste, taxidermiste, cordonnier, Joseph Quentin est un autodidacte, étonnant touche-à-tout. Mais c’est la photographie qui va faire de lui une figure de son temps. Une profession qu’il embrasse au tout début des années 1890 avec un sujet de prédilection inédit en son temps…

C’est l’histoire d’un homme de la terre. De la terre d’Artois. Ses ancêtres arrachaient à cette dernière des blocs de craie blanche. Ses contemporains en sortaient des tonnes de charbon. Une vie entre noir et blanc. Comme les photos qui le rendront célèbre.

Joseph Quentin a une âme d’artiste. Adolescent, il apprend seul le violon et anime les noces et bals musette de l’Arrageois. Son temps libre, il le consacre à l’observation des oiseaux. Loin, très loin des attentes de son oncle adoptif qui l’aurait bien vu reprendre la boucherie familiale de Neuville-Saint-Vaast.

Joseph, habile de ses mains, devient finalement cordonnier. Mais le jeune homme a d’autres ambitions. Son dada, c’est de redonner vie aux choses. Y compris artificiellement. De cordonnier, il devient taxidermiste. Chasseur, il empaille à tour de bras les animaux qu’il abat. C’est de cette activité qu’il fait vivre sa petite famille, installée à Arras en 1885.

Fixer la vie, fixer l’instant… Joseph Quentin ne pouvait que céder à la passion de la photographie.

Autodidacte, il investit dans du matériel de prise de vue. Et il se met à arpenter son Arrageois natal, saisissant sur des milliers de plaques de verre la vie rurale, puis la croissance des villes. Son travail sur la démolition des remparts d’Arras le fait remarquer du préfet, qui en fait son photographe officiel. S’il poursuit son travail sur la ruralité, Quentin est de toutes les mondanités.

Bel homme, à l’âme d’artiste, il fait chavirer les cœurs. Son destin manque de basculer en septembre 1895 lorsqu’un vicomte jaloux lui tire dessus au pistolet. Un cadre qu’il portait contre lui lui sauve la vie. Blessé, le photographe séducteur se remet. Et pardonne. Cet événement a-t-il eu une influence sur ses choix de sujets ? Toujours est-il que Joseph Quentin va s’intéresser à un tout autre domaine que la vie des champs, les réceptions du préfet et les femmes en déshabillé dont il négocie les portraits auprès de revues parisiennes…

En 1898, il se fait embaucher par la Compagnie des mines de Lens. Les compagnies de Marles et de Béthune le recrutent dans la foulée.

Coup de flash au fond du puits
Photographe officiel pour ces entreprises, Quentin commence par immortaliser les bâtiments extérieurs : chevalets, ateliers, magasins. Travaillant sur commande, il est aussi de tous les banquets organisés par les directions des compagnies et, pour leur compte, fixe pour l’éternité leurs œuvres sociales.

Mais Joseph Quentin va franchir un pas que ses contemporains n’avaient pas osé : il est le tout premier à descendre au fond de la mine avec son matériel pour aller saisir des instants de vie souterraine alors complètement inédits.

À coups de flash au magnésium, il est le premier à magnifier, à exalter le métier de mineur. Son travail ne transpire pas la sueur, la misère, les dangers que courent les gueules noires. Il n’empêche que son œuvre suscite l’enthousiasme du public.

À tel point qu’il présente ses clichés à l’Exposition universelle de Paris, en 1900. Photographe consacré, Quentin poursuivra son activité quasiment jusqu’à sa mort, en 1946, léguant à la postérité un témoignage unique sur son époque. C’est ce témoignage que le Centre historique minier de Lewarde propose de découvrir jusqu’au 31 décembre, au Colisée de Lens.

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