Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L' Atelier des photographes du XIX siecle
L' Atelier des photographes du XIX siecle
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 694 550
Newsletter
31 décembre 2015

Une nouvelle photo d'Arthur Rimbaud divise les experts

Une nouvelle photo d'Arthur Rimbaud divise les experts

L'information a été révélée cette semaine dans Paris Match : un cliché inédit représentant le célèbre poète aurait été retrouvé dans un album photo. C'est en tout cas la conviction de son propriétaire. Les spécialistes du poète, eux, sont partagés. De nouvelles expertises vont être menées pour tenter d'authentifier le portrait.
Reportage : Nicolas Dumas et Daniel Samulczyk

La fameuse photo figure dans un album ayant appartenu à Liane de Pougy, une courtisane de la Belle Epoque. On y trouve quelques célébrités de l'époque, comme Jacques Offenbach, Marcel Proust et la Belle Otero, mais aucun des clichés ne porte de nom. L'ouvrage a d'abord appartenu à Jacques Guérin, un collectionneur de manuscrits, acquéreur notamment du premier jet d"Une saison en enfer", le fameux recueil de poèmes d'Arthur Rimbaud. Etrange coïncidence !

Un Rimbaud "embourgeoisé"

L'album a ensuite été légué à Carlos Leresche, l'actuel propriétaire, qui a souhaité identifier les portraits. Sur l'un des clichés, il pense reconnaître Arthur Rimbaud. Pour en avoir le coeur net, il le superpose à la célèbre photo du poète prise par Etienne Carjat en 1871, alors que Rimbaud avait 17 ans.

Arthur Rimbaud par Etienne Carjat (1871)

sipa_00201004_000013_1


Arthur Rimbaud par Etienne Carjat (1871) © Bibliothèque Arthur Rimbaud, Charleville-Mézières
Il en est alors persuadé : ces deux hommes ne font qu'un ! D'après ses recherches, la photo daterait de 1879 ou 1880. "L'homme aux semelles de vent" avait alors 25 ou 26 ans. Leresche soumet le document à des experts et ces derniers sont unanimes : il y a de grandes chances qu'il s'agisse en effet d'Arthur Rimbaud, même s'il ressemble plus à un bourgeois qu'à un poète maudit.

De leur côté, les spécialistes du musée Rimbaud, à Charleville-Mézières, sont sceptiques et ils refusent de croire à cette belle histoire.

Une autre photo déjà contestée

Il y a quelques années, déjà, un autre po

maxpeopleworld084365

rtrait de l'écrivain avait suscité un interminable débat. Retrouvé dans une brocante en 2008, il représenterait l'auteur du "Bateau ivre" à Aden, au Yémen, devant un hôtel où il séjourna. Pendant 4 ans, la photo a fait l'objet d'une bataille d'experts avant d'être finalement authentifiée "à 98%".

Arthur Rimbaud à Aden : la première photo controversée


Arthur Rimbaud à Aden : la première photo controversée © IP3 PRESS/MAXPPP
Le portrait publié dans "Paris Match" est-il vraiment celui d'Arthur Rimbaud ? Les nouvelles expertises qui vont être engagées permettront peut-être de lever le doute.

 

Publicité
Commentaires
C
La photo expertisée par l'institut de recherche criminalistique de la Gendarmerie Nationale concernant Rimbaud a donné 95 % de compatibilité.<br /> <br /> A vos calculezttes MR. les censeurs.<br /> <br /> CL
Répondre
C
RIMBAUD : CE PORTRAIT QUI NOUS EMEUHHHH ! (selon Franck Ferrand in Paris Match)<br /> <br /> <br /> <br /> « Quand l’ombre bave au bois comme un mufle de vache » : A.Rimbaud.<br /> <br /> <br /> <br /> Sans doute est-ce pour achever en beauté 2015 (putain d’année !), que Franck Ferrand nous livre, sur le site de Paris-Match, une « version du pauvre » de l’éternelle historiette du portrait retrouvé du maudit poète. <br /> <br /> <br /> <br /> Malheureusement, n’est pas Jean-Jacques Lefrère qui veut ! <br /> <br /> <br /> <br /> Devant le portrait ici présenté, l’on ne sait d’abord s’il faut rire ou pleurer, ou plus utilement conseiller au découvreur - et à son thuriféraire - d’aller consulter de toute urgence un ophtalmo (début de DMLA ?). <br /> <br /> <br /> <br /> Même si Lefrère s’est en définitive tout autant trompé, du moins son « Rimbaud » d’Aden offrait-il une certaine ressemblance avec le poète, un visage à peu près acceptable pour défendre sa thèse. <br /> <br /> <br /> <br /> Or point de tout cela, ici ! <br /> <br /> <br /> <br /> Cet homme ressemble en effet plus à mon trisaïeul (Antoine Rambaud - dit Circetaud ), photographe professionnel à ses heures, qu’à Arthur Rimbaud, poète aux siennes.<br /> <br /> <br /> <br /> « Quel regard ! » : s’exclame Franck Ferrand, d’évidence encore tout émerveillé des agapes de son réveillon. Pour cette (seule) raison, nous lui pardonnerons, volontiers, cette faute de goût et ce faux-pas. Petit détail, notons que la personne exhibant à l’image la photocarte a préféré enfiler des gants afin de ne laisser aucune empreinte compromettante ! Comme nous la comprenons ! <br /> <br /> <br /> <br /> Les personnes ayant quelque peu suivi l’histoire du soi-disant portrait de Rimbaud à Aden, retrouveront ici, traits pour traits, les inévitables travers, biais de présentation et autres amalgames qui, à l’époque, parsemaient les articles (foutrement plus copieux) de Jean-Jacques Lefrère et de Jacques Desse. On peut même parler de véritable copié-collé, tant pour le fond que sur la forme. <br /> <br /> Pastiche ?<br /> <br /> <br /> <br /> Comme un petit quelque chose de « déjà-vu »…<br /> <br /> <br /> <br /> Qu’écrivaient donc, en 2010, les libraires Desse et Caussé, à propos de leur photo d’Aden ? Quel élément de pure subjectivité présentaient-ils comme facteur déclenchant de leur réflexion : le fameux regard déjà-vu ! « L’intensité de son expression, ce regard sans aménité nous rappelle quelqu’un ». <br /> <br /> <br /> <br /> Même formulation dans l’article de Ferrand : « Ce regard, Carlos est à peu près certain de l’avoir déjà vu. Mais où ? ». <br /> <br /> <br /> <br /> Ce regard unique … (et, petit plus ici, le nœud de cravate idem).<br /> <br /> <br /> <br /> Ferrand poursuit alors sur la veine « pierrebellemaresque » qui fait son succès radiophonique : « Regard étrange. A la fois profond et absent. Vague et pénétrant. Le regard lointain d’un visionnaire, ou bien d’un voyageur…Soudain, le cœur de Carlos se met à battre à tout rompre (mince, il va aussi falloir consulter le cardiologue). Et si ce regard singulier, envoûtant, ce regard qui le hante depuis des jours maintenant était celui de l’homme aux semelles de vent  ?». C’est beau comme du Verlaine !<br /> <br /> <br /> <br /> Dans un style (aisément) moins grandiloquent, Lefrère évoquait : « celui qui est assis sur la droite (…) attire l’attention, tant par la singularité de son attitude que par l’intensité de son expression » et qualifiait déjà ce regard d’absent. Etc… <br /> <br /> <br /> <br /> Quelle dose de naïveté faut-il donc garder pour croire qu’à toute heure, en toute circonstance, un poète se doit de présenter, au monde, un infrangible et inoubliable regard de poète ? <br /> <br /> <br /> <br /> Nous passerons – sans nous y arrêter plus que cela ne mérite (lire tous les articles précédents sur mon blog http://rimbaudetaitunautre.blogs.dhnet.be/<br /> <br /> <br /> <br /> , car là également le copié-collé suffit) – sur les inévitables pseudo recherches, expertises à la « mords-moi le nœud » et autres billevesées à deux balles étayant l’argumentation (?) développée (?) par Carlos Leresche et reprise en bloc (de foie gras ?) par Franck Ferrand : les inévitables portraits superposés, les experts en tout et en rien : spécialistes de Greuze, Dame Cartier-Bresson de la maison de la photographie, Sieur Bertillon et son gendarme assermenté, sans oublier le dorénavant incontournable expert en analyse biométrique et anthropomorphique (Brice Poreau - et son e-pied à coulisse – enfin sauvé des eaux ?). <br /> <br /> <br /> <br /> Dépassons à présent le bla-bla, les écrans de faux savoirs et de vraie fumée de ces articles d’un jour, aussitôt lus, aussitôt repris – sans vérification - par les confrères (par exemple Le Figaro qui n’en est pas à son galop d’essai) et tout aussi vite jetés. <br /> <br /> <br /> <br /> Venons-en à l’essentiel ! Arthur Rimbaud peut-il ou non être dans l’album de photos de Liane de Pougy ? <br /> <br /> <br /> <br /> Voilà, en effet, la vraie question, la seule question, celle qui, une fois résolue, nous fera prendre en considération – ou non – l’hypothèse défendue par Franck Ferrand (journaliste spécialiste d’histoire), celle qui tant fait bondir le cœur de Carlos Leresche. L’auteur de l’article reconnaît, en effet, que 2 initiales (AR) constituent tout de même un indice un peu faible - quoique « bienvenu » (excellente private joke !) - pour identifier le poète « à la culotte au large trou et aux élastiques contre son cœur ». <br /> <br /> <br /> <br /> Et là, il n’est nul besoin d’être spécialiste du maudit poète ou de la grande horizontale pour comprendre l’impossibilité d’une quelconque rencontre de Rimbaud et de l’hétaïre. Quelques dates de leurs biographies respectives suffisent en effet pour balayer, d’un revers ganté de blanc et de main, cette hypothèse. <br /> <br /> <br /> <br /> Comment, sinon sous l’influence mal dissipée de tenaces petites bulles champenoises, avez vous pu, Monsieur Ferrand, laisser échapper ces quelques lignes : « On ignore comment il aurait rencontré Liane qui, à 22 ans, a déjà tous les hommes à ses pieds. Lors de quel départ, de quel retour, de quel transit parisien, il conviendrait de le situer ». N’était-ce donc pas précisément de ce côté qu’il aurait fallu commencer la recherche ? Que de mots perdus !<br /> <br /> <br /> <br /> Je serai, quant à moi, concis. <br /> <br /> <br /> <br /> Arthur Rimbaud quitte la France, en 1879, pour Chypre puis Aden et l’Abyssinie. En 1879, Liane de Pougy (de son nom de paix, Anne-Marie Chassaigne) a 10 ans ! Oui : 2 fois 5 ! Vous conviendrez qu’il y a donc peu de chances que la pitchoune – même plus éveillée que la moyenne – possède alors une photo d’Arthur (parfait inconnu), au chaud, dans son livre de messe. <br /> <br /> <br /> <br /> Or Rimbaud ne remettra les pieds (surtout le gauche), en métropole, qu’en mai 1891. Il n’y a en effet, Monsieur Ferrand, ni allers, ni retours, ni transits d’Arthur R., en France, entre 1879 et 1891. Tout biographe du poète (de ce monde ou de l’autre) vous le confirmera aisément. <br /> <br /> <br /> <br /> Certes, en 1891, Anne-Marie (qui a 22 ans) devient Liane de Pougy, la coqueluche de la plaine Monceau et du Bois réunis, mais cette année-la, bêtement, Rimbaud (inconnu du grand comme du demi-monde) sera trop occupé à mourir pour se soucier d’autre chose. <br /> <br /> <br /> <br /> A sa décharge, il n’avait jamais eu, sa vie durant, un excellent sens des priorités, ni su rouler dans la bonne ornière. Sans doute est-ce pour cela qu’il n’a jamais pu devenir journaliste (canular ou non) <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Circeto
Répondre
Publicité