Famille originaire de Livron en Dauphiné, réfugiée huguenote, qui obtient la citoyenneté de Genève en 1748, avec Joseph, cordonnier. Son fils Jacques-Etienne est peintre de cadrans de montres et d'horloges. Son arrière-petit-fils Antoine-Henri est le premier de trois générations de photographes. Fred et ses fils Edmond-Edouard, Henri-Paul et Paul (1902-1983) dirigeront l'atelier et les éditions familiales jusqu'en 1969. Leur talent valut aux Boissonnas célébrité et fortune, même si le volet des éditions fut souvent un gouffre financier. Leurs cousins Charles et Jean furent conseillers d'Etat.
Antoine-Henri Boissonnas
7.11.1833 à Genève, 20.1.1889 à Genève. Fils de Pierre Aimé, graveur, doreur, émailleur, et de Louise Annette Santoux, mercière. Sophie Louise Pilet, peintre-émailleur, fille d'un capitaine de la garde. Graveur de médailles et de boîtiers de montres, il ferma son entreprise en 1864 et reprit l'atelier de photographie Auguste Garcin. Il construisit en 1872 un bâtiment au quai de la Poste, dont trois étages seront consacrés à la photographie, qu'il remit en 1887 à son fils Fred. Il fut un des membres fondateurs de la Société professionnelle de photographie de Genève. Il rédigea une chronique familiale.
Fred Boissonnas
18.6.1858 (François Frédéric) à Genève, 17.10.1946 à Genève. Fils d'Antoine-Henri. Frère d'Edmond-Victor. Augusta Magnin, fille d'un marchand de combustibles. Formé très tôt à la photographie par son père, Antoine-Henri Boissonnas, parfait son apprentissage à Stuttgart, puis à Budapest. Photographe très doué, il succède à son père en 1887. Son atelier devint très réputé pour les portraits et les scènes de genre ainsi que pour la qualité des tirages, notamment les encres grasses, les papiers charbon et les virages. Titulaire de nombreux prix internationaux, B. est déjà une célèbrité lorsqu'il devint un des photographes officiels de l'Exposition nationale de 1896, organisée à Genève autour du Village suisse dont il réalisa de très nombreux albums. Il ouvrit des succursales à Reims, Marseille, Lyon, Paris et Saint-Pétersbourg.
En alpiniste chevronné, il photographia avec talent les Alpes suisses. Il se rendit en Grèce en 1903 avec Daniel Baud-Bovy, avec lequel il réalisa plusieurs livres, notamment En Grèce par monts et par vaux (1910). Philhellène passionné, il entreprit de nombreux voyages en Grèce et en Crète, source de nombreux ouvrages dont L'Acropole d'Athènes (1914), La Grèce immortelle (1919), Dans le sillage d'Ulysse (avec Victor Bérard, 1933). Il entreprit aussi des voyages en Egypte, en Nubie et dans le Sinai depuis 1920, publiant en 1932 L'Egypte. Il publia en tout une cinquantaine de livres et créa en 1919 les Editions Boissonnas, qui le ruinèrent. Celles-ci furent reprises en 1920 en même temps que l'atelier par son fils Edmond-Edouard
Edmond-Edouard Boissonnas
29.4.1891 à Genève, 26.1.1924 à Genève. Fils de Fred Boissonnas. Formé très tôt par son père avec lequel il entreprit des voyages en Grèce, en Tunisie et en Allemagne, Il reprit en 1920 l'atelier de photographie paternel et les éditions familiales. Il voyagea en Asie Mineure et en Afrique du Nord et publia entre 1920 et 1921 Smyrne et Athènes moderne. Il ouvrit, toujours en 1920, une succursale au palais Wilson, s'assurant ainsi la large clientèle de la toute récente Société des Nations. A sa mort, son frère Henri-Paul lui succéda à l'atelier.
Henri-Paul Boissonnas
24.6.1894 à Genève, 6.8.1966 à Zurich. Fils de Fred Boissonnas et frère d'Edmond-Edouard. Valentine Baud-Bovy, fille de Daniel Baud-Bovy , qui l'assistera dans ses travaux. Ecole des beaux-arts à Genève. Voyages en Grèce et en Asie Mineure (1919, 1921), en Roumanie (1930-1931). B. dirige l'entreprise familiale de photographie de 1924 à 1927 (reprise alors par son frère Paul). Restaurateur d'art à Genève puis, dès 1934, à Zurich, peintre, aquarelliste et illustrateur. D'une grande conscience professionnelle, il est l'un des premiers à documenter ses restaurations et à appliquer des méthodes scientifiques (rayons X et UV). Il travaille pour les musées de Genève, Berne et Zurich et s'illustre par ses restaurations de nombreux Holbein, de plusieurs fresques et du plafond roman de l'église de Zillis (1939-1941).