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L' Atelier des photographes du XIX siecle
13 janvier 2010

La Villa Lumiere

L'aventure des Lumière

La villa Lumière est le dernier témoin, à Lyon, de l'ascension sociale et de la formidable réussite industrielle d'Antoine Lumière, peintre et photographe, et de ses deux fils aînés, Auguste et Louis, inventeurs du cinématographe.
La famille Lumière arrive à Lyon en 1870. Le studio photographique installé rue de la Barre, dans une baraque en bois puis dans un bâtiment en dur avec vitrine et salon de réception devient un endroit à la mode ; de nombreux artistes, hommes politiques, scientifiques le fréquentent.
Auguste et Louis sont très tôt associés aux travaux de leur père. La première invention de Louis, âgé de 17 ans, va marquer les débuts de leur aventure industrielle et de leur fortune : il met au point une plaque au gélatino-bromure permettant l'instantané photographique. Fabriquée d'abord artisanalement, cette plaque, commercialisée dans une boîte à étiquette bleue, connaît d'emblée un grand succès d'où l'idée de passer au stade industriel. Une usine est créée à l'est de la ville en 1882.
Le développement de l'entreprise n'empêche pas les deux frères de poursuivre leurs recherches dans divers domaines, notamment celui de l'image animée. Louis dépose, en février 1895, le brevet d'un appareil qu'il appelle Cinématographe Lumière et dans lequel il utilise une bande souple et transparente aux bords régulièrement perforés: le cinéma est né.

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Les Lumière bâtisseurs

"Mon père avait la maladie de la pierre invétérée... grisé par le succès de notre entreprise, il fit bientôt l'acquisition d'une propriété à La Ciotat, sur laquelle il construisit une grande et belle villa, puis créa un vignoble avec des caves monumentales ; il éleva encore d'autres constructions à Evian, à la Turbie et enfin à Monplaisir...", écrit Auguste Lumière dans ses mémoires.
Le château Lumière, ainsi nommé dès l'origine par les habitants du quartier, est l'ultime création architecturale d'Antoine Lumière. A l'instar de nombreux industriels lyonnais, tels Rochet et Schneider ou Marius Berliet, constructeurs automobiles, il fait élever à la périphérie de Lyon une imposante maison de maître à la fois confortable et proche des ateliers. Construite, entre 1899 et 1902, par les architectes lyonnais Alex et Boucher, elle présente une décoration particulièrement luxueuse, dans laquelle s'exprime des tendances "Art Nouveau".

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Regards extérieurs

Le maître d'oeuvre a conçu un édifice de plan massé, proche du carré, dans lequel seul le passage à voiture, au nord, forme saillie. A cette régularité du plan s'opposent l'éclatement des volumes et la diversité des élévations. L'effet architectural tient dans les proportions des silhouettes et dans le jeu des matières, des couleurs et de l'ornementation.
La diversité des matériaux contribue à la polychromie : calcaire blanc des balustres, des terrasses et balcons, calcaire gris des bandeaux et corniches, briques et pierre blanche des lucarnes et des souches de cheminées, tuiles en écaille vernissées et émaillées des toitures, zinc des crêtes et épis de faîtage, métal, verre et carreaux de céramique du jardin d'hiver.

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Vues intérieures

La distribution intérieure reste classique : le sous-sol est réservé au service, le rez-de-chaussée à la réception, les deux étages principaux aux appartements familiaux et l'étage de comble aux chambres des domestiques. L'effet de surprise est provoqué par le volume hors d'échelle de l'atelier de peinture qui s'élève sur la hauteur des deux derniers étages du corps central. Le rez-de-chaussée s'organise autour du grand escalier central et du vestibule, avec le salon dans l'axe, la cuisine et la salle à manger à droite, la salle de billard et le jardin d'hiver à gauche. Le salon occupe de manière traditionnelle le coeur de la maison, mais la fantaisie vient de son ouverture sur une galerie intérieure, aux baies garnies de grandes verrières. La galerie donne accès d'un côté à la salle à manger, de l'autre à la salle de billard.

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La recherche du confort et de la convivialité est une composante essentielle de cette construction. Dès l'origine, la villa est équipée d'un ascenseur, du chauffage central et du téléphone ; chacune des chambres possède sa propre salle de bains ou son cabinet de toilette. La construction s'ouvre largement sur l'extérieur grâce à l'importance des surfaces vitrées rendue possible par l'emploi de structures métalliques également utilisées pour la charpente.

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La décoration intérieure présente une grande homogénéité. Les mêmes matériaux et les mêmes formes se répondent d'une pièce à l'autre : sols en carreaux de ciment pressé aux riches effets décoratifs ou parquets en marqueterie selon les fonctions, plinthes en marbre, lambris et portes à frontons en haut-relief, frises de céramique, cheminées sculptées. Le vocabulaire Art Nouveau est nettement perceptible dans la composition et le chromatisme des vitraux et des peintures murales.

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Antoine Lumière fait appel à des artistes lyonnais dont certains sont des amis ; c'est le cas du sculpteur Pierre Devaux qui a déjà travaillé pour lui à Evian, du peintre Eugène-Benoît Baudin, spécialisé dans la peinture de fleurs et passionné de photographie, et du sculpteur sur bois G. Cave. Les pièces du rez-de-chaussée concentrent l'essentiel de la recherche décorative..

Le devenir

Conçue pour être la demeure familiale, cette villa fastueuse ne fut, en fait, habitée que quelques années par Jeanne-Joséphine Lumière, épouse d'Antoine.
Elle ne devient officiellement propriété de la Société Lumière qu'en 1950, mais abrite depuis plusieurs années le siège social et les bureaux. Lorsque la ville de Lyon l'achète, avec les terrains alentour, en 1975, l'intérieur est cloisonné et le décor masqué. Commence alors une importante campagne de restauration qui permet de redonner aux pièces leur volume et, dans la mesure du possible, leur décor d'origine. Lors d'une seconde campagne, les toitures, entièrement refaites, retrouvent leur polychromie initiale. Un éclairage (primé en 1993 par la Caisse des Monuments historiques et des Sites ) met en valeur les façades restaurées et dégagées grâce à la création d'un espace vert de 7000 m2. L'ensemble de la villa est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 20 mai 1986 et le hangar du premier film a bénéficié d'une mesure de classement le 2 décembre 1994.

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Ce hangar sera restauré en 1996 ; à l'emplacement des usines Lumière, s'élèvera une nouvelle salle de cinéma. L'Institut Lumière, association créée en 1982, pour promouvoir l'art et la culture cinématographiques et pour valoriser le patrimoine et l'oeuvre des Lumière, aujourd'hui seul occupant de la villa, va disposer, d'un cadre conforme à sa vocation de "musée vivant du cinéma".

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Commentaires
M
que j aimerai visiter ce lieu.....<br /> bisous<br /> peggy
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